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HYSTÉRIE

HYSTÉRIE

(n. f.) Névrose caractérisée par des symptômes somatiques représentant symboliquement des conflits psychiques.

HYSTÉRIE, n.f. (gr. hustera « matrice »). Désordre psychique complexe qui consiste dans la traduction de conflits inconscients dans des symptômes corporels (convulsions, paralysies, grossesses nerveuses, cécité). Il prend généralement la forme d'une crise (crise de nerfs, évanouissement ou contorsions diverses). On observe aussi des manifestations durables (contractures, paralysies, attitudes anormales, anesthésies, douleurs rebelles). Tous ces phénomènes sont des « conversions hystériques », conversion signifiant ici « expression dans un autre langage ». J. Delay cite le cas d'un naufragé rescapé qui, pendant neuf ans, est resté courbé et n'a été guéri que par une narco-analyse dans laquelle il a revécu les souvenirs refoulés du naufrage. On observe également, chez les hystériques, des amnésies électives, relatives aux souvenirs perturbants. On a cru longtemps que l'hystérie ne concernait que les femmes , d'où son nom. Elle concerne, en réalité, les sujets des deux sexes, mais prédomine nettement chez les femmes, qui traduisent par ce moyen leurs conflits affectifs ou sexuels. Il peut y avoir des manifestations d'hystérie collective, (par exemple les scènes des « convulsionnaires de Saint-Médard », sur la tombe du diacre Pâris). Les sujets s'imitent alors les uns les autres, et atteignent de véritables états de délire. L'hystérie est étudiée depuis l'Antiquité. Au Moyen Âge, on la considérait comme un délire démoniaque ; d'où la « chasse aux sorcières », aux xve et xvie siècles. Elle a été au centre des travaux de Charcot et de l'école de la Salpêtrière. C'est son étude qui est à l'origine des premiers travaux de Freud sur l'inconscient. C'est Freud qui a fait interpréter l'hystérie comme la traduction d'un conflit psychique inconscient.

HYSTÉRIE

État pathologique, que l’on tint pendant longtemps pour exclusivement féminin (d’où sa dénomination, déduite du mot grec désignant l’utérus) et qui paraît ne reposer sur aucune lésion organique. Le sujet s’y montre particulièrement suggestible, et simule fréquemment quelque infirmité. Généralement classée dans les névroses l’hystérie paraît en fait également proche de la psychose, dans la mesure où la part de simulation qui y intervient semble révéler que le malade est en train de s’installer dans son univers morbide. Selon certains théoriciens, il n’existe pas d’hystérie à proprement parler : mieux vaudrait évoquer seulement des phénomènes hystériques (par exemple l’érotomanie) qui se manifesteraient dans diverses maladies mentales.

♦ L’hystérie a tenu une place particulière dans la mise au point de la psychanalyse : c’est en effet en assistant au traitement d’hystériques par hypnose tel que le menait Charcot et en réfléchissant à la suggestibilité qu’elles manifestaient que Freud esquissa ses premières hypothèses sur l’inconscient. Son premier ouvrage, rédigé en collaboration avec Breuer, fut d’ailleurs en 1895 les Etudes sur l'hystérie, où il examine l’étiologie de la maladie et l’utilisation de l’hypnose dans son traitement.

hystérie, névrose s’exprimant corporellement.

Les crises d’hystérie: convulsions tumultueuses, paralysie, perte de la vue ou de la parole, etc., ne reposent sur aucune base organique (le sujet dit qu’il ne peut plus marcher, par exemple, mais ses réflexes tendineux sont conservés) ; d’autre part, elles surviennent pratiquement toujours en public. Longtemps incomprises (au Moyen Âge on les attribuait à une possession démoniaque, au XIXe siècle à des débordements sexuels), elles furent minutieuse ment décrites par J. M. Charcot, puis expliquées par S. Freud. L’hystérie est une névrose expressionnelle. Les crises ont une signification. Elles sont la manifestation, somatique et spectaculaire, de conflits inconscients. Elles ont la valeur d’un langage : une jeune fille de vingt et un ans, soignée par J. Breuer et Freud, en 1882, né pouvait plus boire dans un verre ; l’analyse révéla que ce comportement était une protestation inconsciente contre la conduite d’une ancienne gouvernante qui faisait boire son chien dans un verre. Les hystériques sont des individus émotifs et sensibles, à l’imagination débordante, suggestibles, plastiques, qui voudraient toujours plaire et séduire. N’osant pas affirmer leur personnalité, ils jouent perpétuellement un rôle qui n’est pas le leur. Ils refoulent dans l’inconscient leurs affects interdits et ceux-ci, pour s’exprimer, se convertissent en symptômes corporels. Ce ne sont pas des simulateurs, mais des névrosés que l’on peut traiter efficacement par la psychanalyse. Outre l’hystérie de conversion, on distingue encore : l'hystérie d'angoisse (Freud), où prédominent les symptômes phobiques et l’anxiété mais où les manifestations corporelles de conversion sont absentes ; l’hystérie traumatique (Charcot), survenant après un événement traumatique ; l'hystérie collective, qui prend l’allure de petite épidémie.

HYSTÉRIE. n. f. (du grec "hustera", «uterus» ; pour Hippocrate, l'hystérie était la maladie spécifique des femmes privées de vie sexuelle). 1° Sens psychanalytique : maladie psychique dont la manifestation donne lieu à des symptômes corporels ou comportementaux exacerbés (crise émotionnelle, théâtralisme, paralysies, phobies diverses). Il y a plusieurs sortes d'hystéries, dont certaines n'ont pas nécessairement des formes agitées. L'idée centrale est que l'hystérie provient de conflits psychiques dont les effets se déplacent dans des symptômes qu'il faut déchiffrer. Par des voies indirectes, la névrose se convertit en hystérie. Il faut l'interpréter pour la soigner. 2° Sens courant : comportement excité, délirant, dramatique, parfois violent. La guerre éclate, ils applaudissent : c'est de l'hystérie! Une foule frappée d'hystérie collective. Un grand rire sardonique et hysterique. Un homme s'agitait hystériquement. Un dictateur hystérique.

hystérie, névrose caractérisée, en général, par des crises de nerfs, une excitation exagérée (hystérie excitative), mais qui peut aussi s'exprimer par la paralysie (hystérie déficitaire). — Pinel et Esquirol ont attaché une grande importance aux préoccupations sexuelles dans la genèse de l'affection ; d'où son nom de « fureur utérine ». Charcot, qui l'a étudiée de 1882 à 1885, pensait y voir la trace d'une affection organique, alors qu'il ne s'agit (comme l'ont prouvé Babinski et Dupré) que d'une affection psychiatrique. Freud, qui a étudié l'hystérie de 1893 à 1895, y voit, surtout chez la femme, l'expression d'un refoulement des tendances sexuelles. Quoi qu'il en soit, l'hystérie s'accompagne d'une exaltation imaginative qui l'apparente à la mythomanie; ses mobiles sont d'ordre affectif. On lira également l'ouvrage de Janet, les Accidents mentaux des hystériques (1893).

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