Hypéride
Hypéride (389-322 av. J.-C.). Célèbre orateur athénien, contemporain de Démosthène. D’abord écrivain professionnel, rédacteur de plaidoyers, il commença à s’impliquer dans la politique et se rendit célèbre en attaquant des personnages importants ; au début de 343 il remporta un procès contre Philocrate. Il soutint Démosthène dans son attaque contre Philippe II de Macédoine et proposa un décret pour lui rendre honneur, mais en 324 av. J.-C., lors de l’affaire d’Harpale, Hypéride était au nombre de ses accusateurs. Ce fut l’un des principaux promoteurs de la révolte contre la Macédoine (la guerre Lamiaque) après la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C., et il prononça l’oraison funèbre des morts athéniens (qui nous est parvenue). Après la défaite de la coalition grecque, lorsque le chef macédonien demanda qu’Athènes livrât ceux qui avaient été hostiles à la Macédoine, il fut arrêté et mis à mort, entre autres avec Démosthène. Les œuvres d’Hypéride furent perdues dans l’Antiquité, et l’on n’en connaissait pratiquement rien avant la découverte au milieu du xixe siècle de papyrus comprenant des morceaux important de six discours, y compris des fragments du Contre Démosthène. C’était un élève d’Isocrate, mais en général il évite son style fleuri et artificiel ; il ressemble plutôt à Lysias pour la grâce et la simplicité de sa langue, utilisant un vocabulaire légèrement familier. Un des discours les mieux conservés est le Contre Athénogénès, découvert dans un papyrus du IIe siècle av. J.-C. (et donc un des plus anciens manuscrits classiques). Ce discours est élogieusement cité dans le traité de Longin Du sublime. Hypéride y plaide pour un client de manière vivante et élégante à propos d’un contrat concernant l’achat d’une parfumerie (cela pour libérer un esclave dont le client était amoureux). Dans son discours Pour Euxénippe (qui est complet), il défend un homme accusé d’avoir inventé un faux rêve après avoir dormi dans le sanctuaire d’Amphiaraos, afin d’authentifier par ce rêve d’origine divine la propriété d’un terrain. Dans le discours Pour Lycophron, il défend un aristocrate, commandant de cavalerie, accusé d’adultère aggravé d’autres charges. Dans sa défense de la célèbre hétaïre Phryné (dont il était l’amant), il obtint l’acquittement en lui dénudant la poitrine au milieu de sa plaidoirie. Le discours n’a pas survécu. Les Anciens plaçaient Hypéride au deuxième rang après Démosthène. Longin le compare à un athlète qui gagne au pentathlon sans remporter aucune épreuve, mais en étant partout deuxième.
Hypéride, orateur et homme d’État (Athènes 390-389 env.-Cléonæ ?, Péloponnèse, 322 av. J.-C.). Il était le fils de Galucippos et fut l’élève de Platon. L’un des chefs du parti démocratique avec Démosthène, adversaire de Philippe de Macédoine, il fit échouer les entreprises de ce dernier sur l’Eubée puis poussa Athènes à se révolter aux côtés de Thèbes contre Alexandre. Tout d’abord alliés à Démosthène contre le parti macédonien, représenté par Eschine, les deux hommes devinrent par la suite ennemis. Prodigieusement enrichi grâce au métier de logographe, il suscita des jalousies; on lui reprocha sa gourmandise et même la corruption de ses mœurs. Il était cependant plus violent encore que Démosthène et plus vivement antimacédonien. Lorsque Démosthène fut soupçonné d’avoir reçu de l’argent d’Harpale, c’est Hypéride qui l’accusa et il parvint à le faire bannir. II fut le principal instigateur de la guerre lamiaque, qui se termina par la bataille de Crannon, à la suite de quoi il s’enfuit d’Athènes mais fut assassiné par des émissaires d’Antipatros.