Hypallage
hypallage (nom fém.)
Cette figure de style consiste à rattacher à certains mots des attributs qui concernent d’ordinaire d’autres mots, sans que l’on puisse se méprendre sur le sens global de la phrase.
Exemples
1. L'odeur neuve de ma robe. (Valéry Larbaud, Enfantines.) 2. Est-ce que tu es sucré ?
Commentaire
L’hypallage permet de déplacer des mots, surtout des adjectifs, ce qui a pour conséquence de créer une surprise, d’inventer une image ou une nouvelle réalité. Si ce procédé est surtout utilisé à des fins poétiques (ex. 1), on le reconnaît aussi dans le langage quotidien où il permet des raccourcis d’expression (ex. 2). L’abus de l’hypallage aboutit toutefois au non-sens.
HYPALLAGE nom fém. - Figure de style qui consiste à attribuer à un terme ce qui logiquement devrait revenir à un autre. ÉTYM. : se rattache au verbe grec hupallattein = « échanger », « mettre à la place », « substituer » ; verbe qui se rattache lui-même à allas = « autre ». L’hypallage est présente dans quelques expressions de la vie courante. Ainsi, lorsque l’on parle d’une « nuit sans sommeil », on associe à la nuit ce qui en réalité devrait s’appliquer à l’individu qui veille. L’exemple littéraire que classiquement l’on donne est emprunté à Boileau. Lorsque celui-ci écrit : « Trahissant la vertu sur un papier coupable » il est bien évident que ce n’est pas le papier qui est coupable, mais celui qui l’utilise. De même, lorsque Mallarmé parle dans « L’Azur » d’une nuit « hagarde » ou Rimbaud dans Le Bateau ivre des « neiges éblouies », les adjectifs utilisés renvoient non pas aux mots auxquels grammaticalement ils sont associés, mais au spectateur potentiel qui, hagard ou ébloui, les contemple.
Hypallage. Figure de construction qui consiste à apparier à un terme d’une phrase un mot qui convient en fait à un autre :
Ibant obscuri sola sub nocte (Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire)
(Virgile, Enéide)
Je ne viens point ici, par de jalouses larmes,
Vous envier un cœur qui se rend à vos charmes.
(Racine, Andromaque)
(jalouses porte en fait sur le sujet je de la phrase).