hilotes (heilotes)
Mot dont on connaît mal l’origine, désignant les serfs de Sparte, descendants des habitants initiaux que l’arrivée des Doriens avait soumis. Le système des hilotes fut étendu à la Messénie après sa conquête par Sparte au VIIe siècle av. J.-C. Les hilotes appartenaient à l'État, qui seul avait le droit de les affranchir (voir affranchissement), mais ils étaient attribués à des citoyens privés pour effectuer le travail de la terre ou les tâches domestiques (ou au service de leurs maîtres lorsqu’ils étaient en campagne); ils étaient tenus de rapporter à leur maître un montant fixe de produits, tout en gardant l’excédent pour eux. Ils vivaient en famille et ne pouvaient contracter d’union qu’entre eux. Ils n’avaient aucun droit politique et étaient maintenus en esclavage à la fois par les individus et par F État. Quand les éphores entraient en fonction, ils déclaraient systématiquement la guerre aux hilotes (afin que l’on pût les tuer comme ennemis sans amener de souillure sur le meurtrier, voir cryptie). L’affranchissement était rare, bien qu’occasionnellement le manque d’effectifs obligeât les Spartiates à enrôler des hilotes dans l’armée ; une fois affranchis, on les appelait neodamodes.
hilotes, anciens habitants de la Laconie et de la Messénie, réduits au servage par les Spartiates. Selon Strabon, qui donne l’historien Éphore pour source, lorsque Agis retira aux périèques le droit d’isotimie, la plupart d’entre eux s’y résignèrent, sauf les Héléens, habitants d’Hélos, qui se révoltèrent. Vaincus, ils auraient ainsi été réduits au servage, et c’est de leur ancien nom que viendrait l’appellation d’hilotes. Cette étymologie, confirmée par ailleurs par Hellanicos et Théopompe, est peu vraisemblable, tout comme celle fondée sur la racine Hel- impliquant le sens de « captif, prisonnier de guerre ». Les hilotes sont la propriété de l’État, qui a seul le droit de les affranchir, ils sont mis au service de particuliers, dont ils cultivent les terres. Leur principale obligation était de payer une redevance annuelle d'une certaine quantité d'orge, de vin et d’huile, calculée sur la surface du terrain affermé, ce qui leur restait devant être suffisant pour assurer leur subsistance et celle de leur famille. Ils jouaient un rôle dans l’armée, combattaient aux côtés des Spartiates, dans l’infanterie légère. Ils étaient trente-cinq mille à la bataille de Platées. À la différence des esclaves, ils n’étaient pas au service de leur maître, qui ne pouvait ni les vendre ni les tuer ; ils pouvaient aussi posséder des biens mobiliers. L’affranchissement n’était pas rare et intervenait souvent après leur période de service comme hoplites. Les enfants des hilotes (mothaques), élevés avec les enfants Spartiates, étaient souvent libérés aussi. Les enfants nés d’une femme hilote et d’un père Spartiate pouvaient recevoir les droits civiques s'ils étaient légitimés. Le roi Cléomène III, au IIIe s. av. J.-C., fit libérer tous les hilotes qui purent donner cinq mines : il s’en trouva cinq mille. Les hilotes affranchis formaient la classe des néodamodes ; ils pouvaient travailler dans de petits ateliers d’artisanat, cultiver la terre et posséder des biens personnels. Le nombre des hilotes peut être évalué à deux cent vingt mille, après la conquête de la Messénie. Si les hilotes apparaissent ainsi bien intégrés au fonctionnement de la cité, participant notamment à la défense du territoire Spartiate, il n’en reste pas moins que cette population indigène asservie et formant un groupe homogène (mêmes langue, usages...) a trahi, par ses révoltes, un certain nombre d’aspirations communes. Ces révoltes ont émaillé l’histoire de Sparte, plus particulièrement celles de Messénie, où les hilotes avaient été assujettis à une date plus récente (vers la fin du VIIIe s. av. J.-C.) que ceux de Laconie. Ils parvinrent même, après la bataille de Leuctres, à se constituer en État indépendant, reconnu par les autres cités grecques.