HÉRODE Ier LEGRAND

Roi de l'État juif de 40 à 4 av. J.-C. Fils cadet d'Antipater d'Idumée et de Kypros, fille d'un chef (cheik) arabe, Hérode n'était pas juif mais César qui voulait installer un gouvernement qui lui serait favorable le nomma stratège de Galilée. Hérode avait alors 25 ans. Dès son accession aux responsabilités, il extermina une bande de brigands menée par Ézéchias, peut-être formée de partisans de l'ancien roi juif Aristo-bule II et de ses fils. En 41 av. J.-C., Hérode et son frère Phasaël furent nommés tétrarques par le général romain Marc Antoine, ce qui provoqua des réactions violentes des Juifs, qui portèrent sur le trône l'Hasmonéen Antigone. Phasaël mourut en prison tandis qu'Hérode réfugié à Rome fut désigné en 40 av. J.-C. par le sénat romain comme roi des juifs, sur la recommandation de Marc Antoine et d'Octave (futur Auguste). Sans royaume à son arrivée à Jérusalem, Hérode guerroya pendant trois ans avant de la prendre en 37 av. J.-C. et de faire exécuter le roi Antigone. Son règne fut marqué par la romanisation et l'hellénisation, et l'établissement de la Pax romana, qui amena la prospérité et l'expansion économique pendant trente ans. La religion juive ne fut pas inquiétée mais l'hellénisation provoqua la révolte, aussitôt réprimée, des religieux. La vie d'Hérode était un scandale permanent au regard de la Loi tant à cause de ses dix mariages que de ses meurtres, dont celui de son propre fils aîné Antipater. On l'accusa aussi d'être à l'origine du massacre des Innocents à Bethléem. Malgré cela, Jérusalem bénéficia grandement de ce règne : la ville fut embellie, fortifiée, modernisée, le grand Temple reconstruit, plus beau qu'il ne l'avait jamais été. Le mur des Lamentations actuel en est l'ultime vestige. Hérode fit construire la forteresse Antonia et les trois tours de la citadelle, un grand théâtre et un cirque, ainsi qu'un réseau d'adduction d'eau. On lui doit aussi la fortification du rocher de Massada, la forteresse de l'Hérodion, le port de Césarée, l'édifice élevé sur l'emplacement de la caverne des patriarches de Makpéla, près d'Hébron et enfin le palais de Jéricho.

Hérode. 1. Hérode le Grand (v. 73 av. J.-C.- 4 apr. J.-C.), fils d’Antipater, gouverneur de l’Idumée, pays au sud de la Judée. En raison de son amitié avec Rome, Antipater fut fait citoyen romain et procurateur de Judée. Hérode lui-même fut citoyen romain à partir de 47 av. J.-C. Après qu’Antipater eut été empoisonné en 43 av. J.-C., Hérode obtint des triumvirs romains le titre de roi de Judée; en 37 av. J.-C., une force romaine mise à son service emporta d’assaut Jérusalem ; c’est ainsi que fut assuré le fondement de son autorité. Il gouverna la Judée selon les orientations d’un royaume hellénistique, construisit et embellit des cités, et apporta la paix et la prospérité. Mais il était tyrannique et sans scrupule, et quoique sa loyauté lui ait valu la confiance d’Auguste pendant de nombreuses années, ses méthodes arbitraires et sa cruauté envers sa famille — il mit à mort sa femme et ses deux fils ainsi que son propre fils aîné — lui firent perdre l’appui de Rome. La façon magnifique dont il reconstruisit le Temple ne parvint pas à lui attirer l’affection des Juifs, qui le haïssaient entre autres parce qu’il était étranger. On dit que c’est lui qui ordonna le massacre des enfants mâles de Bethléem afin de s’assurer de la mort de l’enfant Jésus.

2. Nommé à tort Hérode dans les Actes (12), M. Julius Agrippa (10 av. J.-C.-44 apr. J.-C.), petit-fils d’Hérode le Grand, il était l’ami des empereurs romains Caligula et Claude, qui lui accordèrent des territoires en Palestine englobant tout le pays sur lequel avait régné son grand-père. C’était un chef populaire ; à sa mort, Claude annexa le royaume tout entier. C’est devant son fils, Agrippa II, que fut amené l’apôtre Paul (Actes, 25).