hellénique / hellénistique
hellénique. On appelle période hellénique ou classique le siècle et demi pendant lequel la Grèce va parvenir au sommet de sa civilisation. Elle peut partir en principe de la fin des guerres Médiques (480 av. J.-C.) pour se terminer avec la fin du règne d’Alexandre le Grand (323 av. J.-C.). C’est l’époque où la cité, caractéristique du monde grec, parvient à sa pleine maturité et où la démocratie athénienne va, malgré ses tares, conduire la civilisation grecque à sa perfection.
hellénistique. Par convention et par commodité, on appelle « hellénistique » la période qui s’étend de la mort d’Alexandre le Grand (323 av. J.-C.), à la fin des grands empires créés par ses successeurs (en principe, à l'occupation de l'Égypte lagide par Auguste en 30 av. J.-C.). On a aussi appelé cette époque « alexandrine », mais, malgré l’importance de la civilisation de l’Alexandrie des Lagides, cette appellation reste trop restreinte. Cette période voit l’établissement des grandes monarchies issues de la conquête d’Alexandre : les Lagides en Égypte, les Séleucides en Syrie, et dont l’empire s’est étendu, un moment, jusqu’aux extrémités du plateau de l’Iran, les Attalides en Asie Mineure, à Pergame, les Antigonides en Macédoine. Ces empires font éclater le cadre de la cité grecque. Les cités qui ont fait la gloire et l’originalité de la Grèce, tombées dans l’orbite de la Macédoine ou de l’un des Diadoques, ont perdu tout réel pouvoir politique et leur indépendance n’est plus qu’un souvenir. Les Grecs sont alors mis en relations étroites avec les anciennes civilisations de l’Orient, auxquelles ils emprunteront certains aspects pour constituer un syncrétisme qui sera l’une des originalités de cette époque. En revanche, la langue grecque, et avec elle les aspects fondamentaux de la culture dont elle est le support, va se répandre dans tout l’Orient méditerranéen et même s’imposer à une partie de l’Italie. Rome, qui se rendra maîtresse de la Grèce au milieu du IIe s. av. J.-C., s’affinera au contact des Grecs et les milieux cultivés se frotteront de la langue et de la littérature du vaincu pour créer leur propre culture à partir de ces données civilisatrices. Les caractères artistiques acquis pendant les dernières décennies de l’époque hellénique, c’est-à-dire pendant la première moitié du IIIe s., vont devenir dominants. Les œuvres des maîtres de ce temps, en particulier dans le domaine de la sculpture, celles des Praxitèle, des Lysippe, des Scopas, seront copiées à des milliers d’exemplaires pendant les siècles suivants, et un certain nombre est ainsi parvenu jusqu’à nous. Mais l’époque hellénistique fournit aussi de grandes écoles originales de sculpture, celles de Pergame, de Rhodes (Laocoon), de Tralles (Taureau Farnèse), où s’impose un réalisme qui s’affirmera surtout dans le portrait. C’est aussi pendant cette période que se développera cet art des coroplastes qui nous donnera toutes ces charmantes statuettes de terre cuite, rendues célèbres en particulier par les nécropoles de Tanagra en Béotie et de Myrrhina, en Asie Mineure. Alors que disparaît la tragédie (illustrée cependant encore par les sept tragiques alexandrins dont il ne subsiste aucune œuvre), la comédie nouvelle, éloignée de toute arrière-pensée politique, va mettre en scène des amoureux, répondant ainsi aux attentes d’une société dépourvue de tout souci politique. L'éclatement de la polis ouvre au développement de la notion d’individu, de la spéculation gratuite, de la recherche scientifique, d’une poésie et d’un art tournés, comme la comédie, vers les plaisirs citadins de l’amour; toutes ces manifestations de l’individualisme se trouvant soutenues par certains souverains comme les Lagides. En définitive, les siècles hellénistiques, marqués par un syncrétisme et un universalisme hérités de la conquête d’Alexandre, préparent le triomphe d’une religion universaliste, le christianisme, lequel trouve ses parallèles dans les nombreux cultes orientaux à mystères, nés dans les royaumes gréco-macédoniens, et qui vont déferler sur l'empire Romain après qu’il aura intégré dans son sein tous ces royaumes.
ANTIGONIDES. Dynastie hellénistique fondée par Antigone Ier Gonatas de Macédoine. Le plus éminent représentant des Antigonides fut son petit-fils, Philippe V, qui entraîna Rome dans les guerres macédoniennes. Elle régna sur le royaume de Macédoine de 276 à 168 av. J.-C. À partir de cette date, celui-ci fut définitivement dominé par les Romains après leur victoire de Pydna. Voir Hellénistiques (Royaumes).