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héliée (heliaia)

En grec, ce mot semble signifier à l’origine «assemblée ». Lors de ses réformes constitutionnelles à Athènes, au VIe siècle av. J.-C., Solon semble avoir instauré le droit pour un citoyen de faire appel contre les décisions judiciaires des magistrats (qui auparavant étaient irrévocables) devant le peuple assemblé en jury ; c’est à cette cour que le nom d'heliaia a été donné. Il semblerait que les appels à ces assemblées devinrent si courants que celles-ci n’eurent plus le temps de traiter tous les cas qu’on leur renvoyait. Au milieu du Ve siècle av. J.-C., les heliaia furent subdivisées en un grand nombre de jurys d’une taille qui variait avec l’importance du cas, et la fonction des magistrats se ramena à présider les jurys. Ces cours plus petites, connues généralement sous le nom de dikasteria, recevaient presque tous les cas en première instance. Le mot heliaia fut souvent appliqué à l’ensemble du corps des jurés, et on appelait un juré héliastès ou dikastès. Plus communément, néanmoins, on donnait le nom d'heliaia à la cour particulière qui était présidée par six archontes, connus sous le nom de thesmothetai.

héliée, le grand tribunal d’Athènes, constitué par l’ensemble des citoyens, et dont les séances se tenaient à ciel ouvert. A l’époque de Solon, ce tribunal qui siégeait en plein soleil, d’où son nom, dans un coin de l’Agora, ne possédait qu’une juridiction d’appel (ephesis) contre les arrêts des magistrats. Cependant, à l'époque hellénique, il devint le plus important d’Athènes et, émanation de l’ecclésia, il représentait son aspect judiciaire. Les héliastes, juges de l’héliée, étaient recrutés parmi toutes les classes de citoyens âgés de plus de trente ans et qui se portaient volontaires pour y être inscrits. Cependant, à l’époque de Périclès, le nombre des candidats fut si grand qu’on désigna six mille juges pris dans les dix tribus. Ils étaient en général répartis en dix sections (dikastéria) par tirage au sort, mais, pour certains procès importants, on réunissait plusieurs sections, et parfois tous les héliastes, comme on le vit en 415 av. J.-C. pour le jugement d’une graphe paranontôn. Sa juridiction s’étendait sur toutes les affaires publiques et privées, excepté les cas d’homicide, laissés à la compétence de l’aréopage et des éphètes, les litiges privés pour des affaires de peu d’importance abandonnées aux juges de dèmes, et les affaires de droit maritime, du ressort des tribunaux maritimes. Les héliastes ne siégeaient pas les jours de fêtes, les jours de réunion de l’ecclésia ni les jours néfastes, et, avant l’ouverture de séance, un devin cherchait si les dieux étaient favorables. Les héliastes écoutaient le demandeur et le défendeur dont les plaidoiries étaient mesurées à la clepsydre. Leur jugement se rendait ensuite par vote, effectué au scrutin secret et sans délibération préalable. Les bulletins (psephos) étaient, au ive s. av. J.-C., de petites rondelles de bronze traversées d’une tige métallique, soit pleine, soit creuse ; deux urnes étaient placées sur la tribune ; l'une servait à rendre le jugement, l’autre recevait le bulletin inutilisé; par convention préalable, c’étaient soit les bulletins percés, soit les bulletins pleins qui décidaient de la condamnation ou de l’acquittement.




HÉLIÉE. Tribunal populaire d'Athènes créé par Solon au début du vie siècle av. J.-C. Au Ve siècle, il se composait de 6 000 juges tirés au sort pour un an, à raison de 600 par tribu. Les juges de l'Héliée, ou héliastes, recevaient depuis Périclès une indemnité journalière. Voir democratie athenienne.

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