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HARMONIE

HARMONIE, n.f. (gr. harmonia « ajustement des parties entre elles »). ♦ 1° L'idée d'harmonie tient une grande place dans la pensée des philosophes grecs. Pythagore a conçu l'organisation du monde sur le modèle de l'harmonie du nombre. Platon (Philèbe), après avoir dit que tout ce qui existe dans la nature est constitué d'infini et de limite, précise que la détermination et la mesure s'introduisant dans l'opposition déréglée des contraires y apporte la proportion et l'accord, réalisant ainsi en musique l'harmonie et le rythme, dans le corps vivant la santé, dans l'univers l'équilibre des saisons, dans la conduite humaine l'ordre des lois. Aristote (Métaphysique, 1. xii) envisage l'univers comme un monde unifié et harmonieux. Il est beau. Tout y est ordonné suivant une organisation hiérarchique. Ravaisson a aussi fait une grande place à la notion d’harmonie. On peut la définir comme la satisfaction intellectuelle et esthétique qui résulte de la conception et de la reconnaissance d'un ordre, d'une convenance, et d'une mesure entre les parties et le tout, d'un accord présidant à l'organisation d'en ensemble, révélateur d'une cause intelligente et sage. ♦ 2° Musique, a) Caractère agréable et esthétique de la sensation produite par l'audition simultanée de plusieurs sons qui s'accordent, b) Science de la formation et de l'emploi des accords. On sait que l'accord musical se laisse ramener à une proportion mathématique.
Harmonie
Du grec et du latin harmonia, « juste rapport », « accord de sons ». - Effet produit par un ensemble (de sons, de couleurs, de mots, etc.) dont les parties s’accordent bien entre elles. - Harmonie préétablie : chez Leibniz, combinaison divine en vertu de laquelle chaque substance (ou monade) s’accorde avec toutes les autres, sans qu’il y ait entre elles le moindre échange.
HARMONIE (n. f.) 1. — (Stricto) Ordre réglant, dans la production d’un effet global, d’une fin commune les parties d’un tout (coordination des fonctions organiques): l’harmonie suppose la finalité. 2. — (Lato) Concorde, agencement bienvenu, équilibre de sentiments, de formes, d’objets, de personnes. 3. — Harmonie préétablie : théorie de Leibniz selon laquelle il y a accord entre toutes les substances créées (monades) sans qu’il y ait action directe des unes sur les autres ; en part., accord entre les affections du corps et les perceptions de l’âme sans que l’un agisse sur l’autre. HARMONIE nom fém. - 1. Rapport juste et agréable entre les différents éléments d’un ensemble. 2. Combinaison agréable et équilibrée de sons. ETYM. : du grec harmonia - « ajustement », d’où « accord musical ». Dans le second sens, le terme est employé en stylistique pour désigner une phrase ou un vers qui produit, par son rythme ou sa sonorité, un effet agréable à l’oreille. L’exemple le plus souvent cité est celui de ces deux vers de Racine, tirés de Phèdre : « Ariane, ma sœur ! de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! » —> Cacophonie - Euphonie — Harmonie imitative HARMONIE IMITATIVE - Procédé stylistique par lequel le texte, par ses sonorités, tend à imiter ou à évoquer le son produit par la réalité qu’il décrit. L’exemple classique est celui fourni par ce vers de Racine tiré d’Andromaque : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » Rares sont cependant les exemples aussi indiscutables que celui-ci et il convient de manier avec prudence la notion d’harmonie imitative. —► AllitérationAssonance