GUIGNOL (étymologie)
GUIGNOL: l'origine du nom de Guignol, la célèbre marionnette lyonnaise (devenu nom commun), est incertaine. C'est peut-être le nom d'un canut (tisserand) lyonnais. On l'a rapproché du verbe guigner (Guignol est toujours à fureter du regard). Ce verbe guigner (faire signe) vient du francique (langue germanique des Francs) wingjan (allemand winken = «faire signe»). On note le g initial (voir gâcher). Mais guigner, c'est aussi «regarder de travers», ce qui a donné les mots guignon et guigne (malchance). Il ne faut pas confondre ce mot guigne (déverbal, nom de l'action de guigner) avec le mot guigne (ancien français guine) = « cerise », qui serait venu du germanique wîhsila (allemand Weichselkirche = «griotte, merise ») et qui a donné son nom à la liqueur appelée guignolet. Du guignolet, qu'on peut déguster dans les «bouchons» (les bistrots-restaurants) de Lyon, revenons à notre Guignol. L'auteur d'un manuscrit du Français parlé à Lyon vers 1750, le père Du Pineau, permet de lui inventer d'autres origines que le verbe guigner en citant deux mots de ce parler : le verbe guignoler (marcher en tremblant, comme les enfants, les vieillards, les ivrognes) et le nom guignolet (petit innocent ou petit chien qui remue la queue). Le verbe fait songer à l'agitation des mains du montreur de marionnettes, le nom fait penser à la naïveté de Guignol.
GUIGNOL nom masc. - Marionnette lyonnaise qui a donné son nom aux spectacles dont elle est le héros. L’inventeur de Guignol semble avoir été Laurent Mourguet (1769-1844) qui introduisit, sans doute à la toute fin du XVIIIe siècle, ce personnage dans ses spectacles de marionnettes non actionnées par des fils. Guignol, très proche de Polichinelle auquel il a certainement emprunté quelques-uns de ses traits, est l’une des figures les plus importantes de la culture populaire et enfantine. A la fin du XIXe siècle s’ouvrit à Paris le Théâtre du Grand Guignol qui proposait aux spectateurs des mélodrames d’une violence très grande et bien souvent gratuite. D’où l’expression encore utilisée aujourd’hui « C’est du Grand Guignol » pour ce qui est outrancièrement théâtral.