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GRÂCE

GRÂCE, n.f. (lat. gratia « qualité d’une chose agréable », « charme », « obligeance », « faveur »). ♦ 1° Gestes, attitudes, mouvements aisés, harmonieux, élégants dont la vue donne un plaisir esthétique et fait naître la sympathie. Il est difficile d’analyser ce qui fait la grâce. Bergson y voit le désintéressement, la libéralité (v. le Rire et l'Essai sur les données immédiates de la conscience), que nous retrouvons dans les 2°, 3° et 4°. ♦ 2° Faveur, acte gratuit et généreux (Faites-moi la grâce de...). Mesure de pure bienveillance, pardon, dispense de peine (droit de grâce du Président de la République). ♦ 3° Expression de reconnaissance (action de grâces). ♦ 4° Théologie. Don surnaturel, accordé par Dieu, qui permet à l’homme d’accéder à une vie nouvelle et de parvenir au salut. Les théologiens distinguent la grâce habituelle et la grâce actuelle. Différents problèmes, à la fois philosophiques et théologiques se posent à propos de la grâce : Est-elle donnée à tous les hommes ? — Peut-elle se mériter ? — Est-elle conciliable avec la liberté ? Le grand théologien catholique de la grâce est saint Augustin. L’hérésie janséniste porte sur les problèmes de la grâce. C’est sur la question de la grâce que Pascal a entretenu, dans les Provinciales, une polémique célèbre avec les jésuites.

grâce

Dans le domaine religieux, droit au salut accordé à l'homme par Dieu.

Commentaire

La question de la grâce a fortement agité les penseurs du XVIIe siècle. Dans ce débat théologique s'opposent les jésuites, qui défendent la thèse de la grâce « suffisante », et les jansénistes, qui défendent la thèse de la grâce « efficace ». La grâce « suffisante » est la grâce que Dieu accorde à tous les hommes, leur laissant la liberté de la rendre « efficace », c'est-à-dire d'ouvrir la voie au salut. Cette thèse engage donc la responsabilité de l'homme. Les jansénistes, quant à eux, soutiennent que si Dieu accorde sa grâce, cette grâce est forcément « efficace », indépendamment de la volonté ou de la qualité d'un individu. Pascal prit une part active à ce débat. Dans les textes polémiques des Provinciales, il démontre le caractère manipulateur de cette querelle et dénonce les manœuvres politiques des jésuites derrière l'écran du débat religieux.

Citation

La doctrine de la grâce efficace, si elle semble, en rendant le secours de Dieu indépendant du mérite de l’homme, conduire logiquement au fatalisme et à l’apathie, répond en réalité à une intention contraire ; elle donne tant de valeur surhumaine et surnaturelle à l’élection divine que les âmes qui en sont l’objet se sentent d’emblée supérieures à toute crainte terrestre, à toute soumission servile. (Paul Bénichou, Morales du Grand Siècle.)

grâce, don gratuit, faveur faite par pure bienveillance. — En théologie, participation à la vie divine. Le problème théologique de la grâce est de savoir si elle peut être le résultat du perfectionnement intérieur ou de la conduite vertueuse de l'homme (conception catholique), ou bien si elle est absolument indépendante de nos efforts, un pur secours de Dieu sur lequel nous n'avons point de prise, à la manière d'un destin (conception protestante, qui fut aussi celle du jansénisme). Le problème est donc de savoir ce qui fait l'« efficacité » de la grâce : la coopération de l'homme ou le concours divin. La grâce constitue le seul « miracle » à proprement parler, le miracle véritable étant le miracle « intérieur » de la conversion (et non les miracles extérieurs, qui peuvent simplement frapper l'imagination et restent toujours sujets à caution).

Grâce Du latin gratia, « reconnaissance », « faveur », « agrément ». - En théologie, secours, don que Dieu accorde à telle ou telle de ses créatures sans qu’elle l’ait mérité. - Qualités esthétiques qui font l’agrément, le charme des choses. • Selon Pascal, « Dieu par sa miséricorde donne quand il lui plaît, aux justes, le pouvoir plein et parfait d’accomplir les préceptes ». GRACE (n. f.) 1. — Don gratuit ; faveur faite par pure bienveillance (d’où remise d’une peine) ; plus spécialement, secours de Dieu librement donné à telle ou telle créature, indépendamment de ses mérites. 2. — Qualité esthétique du mouvement, des formes, des attitudes qui sont agréables ; Syn. charme.



GRÂCE ♦ Don gratuit ou faveur ; en particulier dans la théologie chrétienne : don de Dieu fait à un croyant sans qu’il y ait aucun droit, et concernant son salut, la rémission de ses péchés, etc. ♦ En esthétique, qualité, particulièrement difficile à analyser, du mouvement (réel ou fictif), des attitudes, des formes l’une par rapport à l’autre. La grâce, qui paraît alors éveiller la sympathie, a été placée par certains théoriciens au-dessus de la beauté.

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