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Graal (le) ou Saint-Graal (le)

Graal (le) ou Saint-Graal (le) (peut-être d’un mot celtique signifiant «plat», «coupe»), dans les croyances médiévales, vase qui aurait recueilli le sang du Christ jailli de la blessure faite par un coup de lance donné au Crucifié par le centurion Longin. — Dans les traditions ésotériques, cette coupe, taillée par les anges, aurait été à l’origine une pierre précieuse tombée du front de Lucifer. Ce vase aurait été utilisé par Jésus lors de la dernière Cène. Ces récits comportent de nombreuses variantes : dans le cycle arthurien, la coupe sacrée aurait été portée en Angleterre, où elle aurait été découverte par Perceval, Lancelot et son fils Galaad. C’est le thème principal des légendes celtiques mêlées de christianisme, où le Graal perdu ne pourrait être retrouvé que par un être pur. En France, Chrétien de Troyes et les romans courtois reprennent le thème mi-ésotérique, mi-mystique de la quête du Graal, épopée de l’âme humaine. Pour Robert de Boron, au XIIIe s., le vase magique et mystérieux devient le calice de la Cène. En Allemagne, Wolfram von Eschenbach (XIIIe s ), interprétant la légende du Saint-Graal, inspirera le Parsifal de Wagner, qui confirme le mystère ésotérique de l’opposition du Bien et du Mal. Le Graal est le symbole de la grâce à qui fait pénitence ou de la connaissance à qui cherche l’absolu. Il existe une secte dont les membres se donnent le nom de «chevaliers du Graal».


Le mot désigne probablement en latin un récipient creux aux larges bords (cratella). Quant à l’objet, notre culture en fait la coupe dans laquelle but le Christ lors de la Cène. À partir du XIIIe siècle, le Graal se confond avec le calice. Joseph d’Arimathie aurait, dans cette « coupe », recueilli le sang de la plaie infligée à Jésus par le légionnaire Longinus ; c’est ce que rapporte l'Évangile de Nicodème. Joseph fuit avec le calice en Angleterre où il le cache à Glastonbury, le site de l’île mythique d’Avalon où mourut le roi Arthur après la bataille de Camblan. Les chevaliers de la Table Ronde ne furent d’ailleurs pas les seuls à rechercher le précieux vase : en 1940, Himmler fait fouiller de fond en comble les restes de la citadelle de Montségur dans ce même dessein. Aujourd’hui, le sujet est loin d’être épuisé puisque, depuis la publication en 1980 de l’ouvrage à succès L’Énigme sacrée de Baigent, Leigh et Lincoln, l’interprétation selon laquelle le terme proviendrait d’une déformation de la prononciation de l’expression Sangréal, « sang royal », et désignerait par conséquent non un objet mais une personne, nourrit l’imagination de nombreux romanciers, dont l’auteur du célèbre Da Vinci Code, Dan Brown.