GOSIER (étymologie)

GOSIER et gorge correspondent à la même partie du corps et nous allons voir que le champ sémantique s'en ressent. Toutefois, le mot gosier n'a étymologiquement rien à voir avec la gorge. En effet, il vient de la racine gauloise gos- que nous trouvons dans le texte d'un médecin gaulois bordelais du IVe siècle, Marcellus Empiricus, sous la forme geusiae. Le mot a donné geuse en ancien français (ne pas confondre avec le féminin de gueux). Dans la famille de ce mot, nous trouvons dégoiser (qui signifiait autrefois simplement «chanter» et qui a pris depuis un sens péjoratif), s'égosiller. «Obstruer le gosier par excès de nourriture», c'est engouer. Dérivé: engouement. L'engouement est le fait de «s'emplir le gosier» (d'admiration pour quelqu'un ou quelque chose), sens imagé. Nous rattachons à la même origine étymologique le mot gouailler. Mais, du point de vue sémantique, on peut dire que gouailler a le même sens que l'expression « se faire une gorge chaude ». Nous voyons ici l'étroite parenté sémantique entre gorge, gosier, engouer, gouaille, gouailleur, mots auxquels nous ajouterons goualer, goualeuse (chanteuse de bas niveau). La parenté sémantique de tous ces termes est à la fois la résultante et la cause de la proximité de leurs formes qui ont pu réagir les unes sur les autres, en dépit de deux origines tout à fait différentes (gurges et gos-).