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GNOSTICISME

Connaissance (grec gnôsis). Mouvement qui s'est développé avec le christianisme. Pour le gnosticisme, la connaissance provient de l'illumination intérieure, qui amène l'âme, parcelle divine, à se libérer et retourner auprès de Dieu, origine de toute existence. Parmi les gnostiques, on trouve Basilide, Valentin, Clément d'Alexandrie et Origène.
Mouvement religieux de l'Antiquité chrétienne. Il s'est révélé au Ier s. apr. J.-C., principalement dans les centres urbains de l'Égypte hellénistique puis romaine. Résultat de la rencontre des spéculations ésotériques issues du judaïsme et de la pensée philosophique grecque avec la doctrine chrétienne naissante, il a représenté pour le christianisme un réel danger doctrinal, et notre connaissance du gnosticisme a longtemps reposé sur les critiques et réfutations des apologistes chrétiens : st Irénée, Tertullien et Origène, notamment. En 1945/46, en Haute-Égypte, la découverte d'une bibliothèque gnostique datant du IIIe/IVe s. apr. J.-C., composé de 48 ouvrages rédigés en copte et groupés en 13 codex, a considérablement amplifié et précisé nos connaissances. Le gnosticisme n'a pas été un dogme ; il n'a jamais représenté un corps de doctrine. Du Ier au IIIe s. apr. J.-C., ceux qui ont contribué à son extension par leur enseignement, Ménandre, Carpocrate, Basilide, Valentin et bien d'autres, ont pourtant partagé un ensemble de croyances fondamentales. Le gnosticisme a été un dualisme, comme le manichéisme, son contemporain : il a proposé la vision d'un monde partagé entre le Bien et le Mal, entre la chair et l'esprit. L'homme en quête de salut, enfoncé qu'il était dans les tourments d'un monde cruel, devait rejeter la matière pour s'ouvrir à la véritable « Connaissance » (gnosis en grec), celle des choses de l'esprit, conçue comme l'accès à des vérités cachées. Les gnostiques ont notamment professé qu'à l'enseignement donné par Jésus à ses apôtres s'ajoutait celui de vérités plus hautes, mais secrètes, dont le texte canonique du Nouveau Testament ne faisait pas état, mais que le gnosticisme avait préservées et qu'il proposait aux meilleurs de ses disciples. Allant plus loin, les gnostiques ont osé donner une nouvelle lecture de l'Ancien Testament, notamment du livre de la Genèse, dont le dieu créateur pouvait être regardé comme un démiurge redoutable, façonneur d'un monde où l'homme était piégé. Par sa fuite dans l'irrationnel, par sa critique sur la place de l'Ancien et du Nouveau testament, le gnosticisme était incompatible avec le christianisme qui commençait son extension dans le monde méditerranéen.