GILSON (Étienne)
GILSON (Étienne). Philosophe et historien de la pensée médiévale (1884-1978), dont l'enseignement fait autorité. Ses thèses de doctorat (Index scolastico-cartésien et la Liberté chez Descartes et la théologie, 1913) ont été très remarquées. Après avoir enseigné dans diverses universités puis à Paris, il a été élu, en 1946, à l'Académie française. Il a aussi enseigné à Toronto et à Montréal. L'essentiel de ses travaux a porté sur la philosophie du Moyen Age, qui était très ignorée dans les universités. L'étude de Descartes l'a d'abord conduit à saint Thomas et à distinguer, chez ce dernier, la philosophie et la théologie. Il a ensuite montré que la théologie chrétienne utilisait de nombreuses notions qui lui étaient propres et qui ne venaient pas d'Aristote. Il a démontré que la philosophie de saint Thomas n'était pas une philosophie de l'essence, mais une philosophie de l'existence et de la création. Ses principales œuvres sont le Thomisme (1922), la Philosophie de saint Bonaventure (1924), la Philosophie au Moyen Âge (1925), Introduction à l'étude de saint Augustin (1929), l'Esprit de la philosophie médiévale (1932), Duns Scot (1952), l'Être et l'Essence (1972). Il s'est également intéressé à la musique, à la peinture, et à la science.
Gilson
(Étienne, 1884-1978.) Philosophe français. Historien de la pensée médiévale, il a renouvelé l’étude des systèmes philosophiques du Moyen Âge. Il commence par faire des recherches sur les rapports entre cartésianisme et scolastique. Sa méthode consistant à situer l'auteur dans le contexte social et intellectuel de son époque, il réhabilite saint Thomas d'Aquin, alors que jusqu’alors on le considérait seulement comme théologien. Gilson s’efforce de montrer l'originalité de saint Thomas par rapport à Aristote : le thomisme est une philosophie en relation avec la théologie et établie dans la tradition judéo-chrétienne, la transcendance de la théologie demeurant compatible avec la réflexion philosophique. Gilson affirme, en outre, que la philosophie du Moyen Âge a fait son apparition dès le début de notre ère, comme en témoignent les contacts entre la philosophie hellénique et la philosophie chrétienne des « Pères de l'Église ».
ŒUVRES principales : Le Thomisme (1921) ; La Philosophie au Moyen Âge (1922) ; L’Être et l’Essence (1948).