Gilbert Toulouse
Né à Rabat en 1927, Gilbert Toulouse a longtemps vécu et travaillé au Maroc. Gilbert Toulouse est de ceux qui bousculent et bouleversent les structures du roman classique. Non pour suivre la mode, qu’il méprise, mais pour laisser libre cours à la puissance des mots, à la violence de l’imaginaire, à une description fantastique de notre monde, de ses hantises, de ses drames et de ses fêtes. Il se distingue radicalement de toutes les tentatives du nouveau roman en ceci qu’il déborde de toutes parts, par la fièvre du langage, par le ruissellement des images, toutes les formes traditionnelles de récit. S’il fallait lui trouver un ancêtre, ce serait Lautréamont. Qu’il s’agisse de la composition baroque, jouant sur le temps et l’espace, d’Un été au Mexique, de l’extraordinaire jeu théâtral où toutes les scènes sont comme en miroir les unes des autres, du Passage du Roi, des espaces imbriqués de manière symbolique dans Le Centre du Monde, tous ses livres substituent au récit un entrelacs de séquences, une mosaïque de visions. Toujours le lyrisme l’emporte. Mais qu’il mette en scène l’érotisme, la révolte et la mort, qu’il dise l’horreur ou le désir, c’est bien la réalité que Gilbert Toulouse dénonce ou transfigure, et dans une sorte de danse dionysiaque, célèbre ou pulvérise.