GENERALISATION

GENERALISATION, n.f. ♦ 1° Opération mentale qui consiste à appliquer à un ensemble ce qui a été observé dans des cas particuliers. C'est le raisonnement qu'on appelle encore induction. Il doit obéir à des règles précises pour être valide. La généralisation hâtive est très dangereuse. ♦ 2° Opération mentale par laquelle l'esprit forme les concepts. Dans ce cas, l'abstraction accompagne la généralisation : j'observe la neige blanche, un drap blanc, la crème blanche, la peinture blanche, une feuille de papier blanc, j'isole mentalement la qualité qui consiste à être blanc — c'est l'abstraction —, et je pense la blancheur, qui est applicable à toutes les choses que je viens d'énumérer et à bien d'autres : c'est la généralisation.

Adjectif au sens confus, « général » est utilisé communément pour désigner l’ensemble des individus d’une classe (grève générale). ♦ En logique, qualifie ce qui s’applique au genre, par opposition à ce qui qualifie l’espèce. Il vaudrait mieux cependant dire « générique », et éviter de toute façon de considérer « général » comme synonyme d’« universel » (ainsi, les lois scientifiques ne sont pas « générales », mais bien universelles). ♦ « Généralisation » est un terme équivoque qui peut désigner : - l’opération rassemblant sous un seul concept plusieurs objets présentant des caractères communs ; - la variété d’induction qui passe du singulier à l’universel ou de l’individuel au général en étendant à toute une classe ce qui a été observé ou vérifié sur un nombre limité de cas ; - l’opération par laquelle on applique, par analogie, ce qui est connu d’une classe d’objets à une autre classe présentant des ressemblances avec la première. L’expression « généralisation hâtive » rappelle le risque qui s’attache à ce genre de pratiques.