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FOURIER (Charles)

FOURIER (Charles). Théoricien de la société (1772-1837), socialiste utopique, qui a critiqué l’organisation bourgeoise et industrielle du XIXe siècle, à laquelle il voulut substituer une organisation par phalanges (ou phalanstères), petits groupes de travailleurs associés harmonieusement ; la seule réalisation qui réussit fut celle, fondée après sa mort, par l’industriel Godin (1827-1888), le familistère de Guise, entreprise coopérative de fabrication de fourneaux. D’autres essais, tentés aux États-Unis, échouèrent.

Philosophe et sociologue français, François Marie Charles Fourier, né à Besançon en 1772, est le. d'un riche commerçant en draps. Toute sa jeunesse, il n'a de cesse d'échapper au milieu bourgeois et étriqué de sa famille. En 1793, ayant reçu sa part d'héritage, il s'installe à Lyon comme marchand de denrées coloniales. La Révolution, qui suspend le trafic maritime, le ruine. Engagé dans l'armée puis réformé, il tente de remonter un commerce. Il publie en 1808 sa Théorie des quatre mouvements et fonde l'hebdomadaire Le Phalanstère. Son système utopique propose un ordre social, dont le noyau est la phalange, où toutes les passions humaines (il en compte treize) trouveraient leur utilisation, seraient employées au profit de tous et concourraient au bien-être universel. Les tentatives faites pour mettre en pratique ses théories sont, en France comme à l'étranger, des échecs. Il meurt à Paris dans une presque misère en 1837. Fourier, dont les théories ont eu quelques disciples, a laissé, en outre, plusieurs ouvrages où il critique la société industrielle et des systèmes utopiques concurrents (Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, Pièges et charlatanisme des deux sectes de Saint-Simon et d'Owen...).

Fourier

(Charles, 1772-1837.) Né à Besançon dans une famille de commerçants aisés. Après avoir perdu sa fortune il fut employé de commerce, puis se consacra entièrement à son œuvre de rénovation sociale. ♦ L’objectif de ce philosophe et socialiste utopique (selon l'expression de Engels) n'est pas la justice sociale mais la liberté et le plaisir pour tous en laissant s'exprimer les passions spontanées de l'homme, car elles sont naturelles et voulues par la Providence : « La raison vient des hommes, c’est la passion qui vient de Dieu. » Et Fourier d'annoncer un Dieu « mécanicien » et « équilibriste », sachant répartir les jouissances, garantissant leur abondance et leur variété. Malheureusement, la civilisation, c'est-à-dire, pour l'essentiel, les institutions religieuses et économiques (Fourier parle des « crimes du commerce ») ont empêché jusqu'ici l'épanouissement heureux des passions. Par les blocages psychologiques qu'il engendre, l'ordre civilisé, répressif, rend ignorant de ce vers quoi on tend, et procède à une subversion de la passion en l'orientant dans une direction néfaste, si bien que le mal (crimes et cruautés) n'est qu'un « malentendu » qui sera dissipé lorsque aura pris fin la « cacophonie » due aux « faux musiciens » qui régentent notre société actuelle. Après avoir levé les interdits qui pèsent sur elles, il faudra organiser « harmoniquement » les passions et notamment l'Amour, « flamme divine » qui n'était dans la « civilisation » qu'un « fanal trompeur ». Excluant la jalousie et la rivalité, l'amour se développera dans l'amitié de tous et donnera lieu à un divertissement collectif qui sera à la fois, comme l'indique R. Barthes, une cérémonie mondaine, une pratique érotique et un acte social. Les passions, dont l'harmonie ne pourra se réaliser qu'à l'intérieur d'unités sociales de dimension moyenne, le « phalanstère » - groupe de 1 620 travailleurs associés -, permettront, non seulement d'adoucir les relations humaines, mais de rendre le travail agréable. Les tâches à accomplir seront servies par trois passions motrices : la « composite » (qui contribuera à la perfection de l'œuvre à la réalisation de laquelle on participera), la « cabaliste » (esprit de compétition) et la « papillonne » (désir du changement). ♦ Quelques phalanstères furent créés en Europe et surtout en Amérique, mais ils ne dépassèrent guère le stade expérimental. Il reste que les théories de Fourier ont été exploitées de nos jours avec les communautés de travail et les coopératives de production et de consommation. Mais c'est sur le plan des idées que le succès de Fourier se confirme à notre époque - après un temps d’oubli. Tous ceux qui d'une manière ou d'une autre se réclament du mouvement libertaire, ou qui se contentent de protester contre les contraintes établies, lui rendent hommage. Citons, par exemple, A. Breton et aussi H. Marcuse, qui reconnaît volontiers le lien qui l'unit à Fourier.

Œuvres principales : Théorie des quatre mouvements et des destinées générales (1808) ; Le Nouveau Monde industriel et sociétaire (1829) ; Le Nouveau Monde amoureux.

 

FOURIER (Charles), philosophe et économiste français (Besançon 1772-Paris 1837). Fils d'un riche drapier, il perd sa fortune en 1793, dans une spéculation sur les denrées coloniales, et devient petit employé de commerce. Il dénonce dès lors les « vices de la civilisation ». On le considère souvent comme un socialiste, parce que, frappé par le déséquilibre entre la misère et la surabondance, il préconise la constitution de groupements humains pratiquant une communauté de vie presque totale : il imagina la constitution de «phalanstères», genre de villages socialistes où la vie est commune, et analogues aux kibboutsim qui existent actuellement en Israël. Toutefois, le phalanstère devait avoir la forme juridique d'une société par action (type de société capitaliste) ; chaque membre, possédant une action, pourrait, de ce fait, dire « nos terres, notre palais, notre château, nos -forêts, nos fabriques ». Fourier est encore lu en France, malgré le caractère souvent peu réaliste de ses constructions et son style tout à fait démodé. Ses principaux ouvrages sont : Théories des quatre mouvements et des destinées générales (1808), Traité de l'association domestique agricole (1822), réimprimé en 1841 sous le titre de Théories de l'unité universelle.




Philosophe et économiste français. Les ouvrages de Fourier, notamment Théorie des quatre mouvements et des destinées générales (1808), Traité de l'association domestique agricole (1882), décrivant l'organisation sociale et économique du Phalanstère, cité utopique où les passions humaines trouveraient leur équilibre harmonieux dans la coopération (rejet de la concurrence libérale, mais aussi du socialisme), lui gagnèrent quelques disciples qui tentèrent de mettre en application le fouriérisme. Victor Considérant, qui joua un rôle dans la révolution de 1848, se fit le propagandiste des idées du maître dans sa Doctrine sociale (1834/44). Des tentatives de création de phalanstères eurent lieu en France, avec le Familistère de Guise (poêles Godin, 1859), et surtout aux États-Unis. Mais les deux communautés fouriéristes américaines les plus connues, celle de Brookfarm, près de Boston (1840), et celle de la Phalange du Nord (1843), à Red Bank, New Jersey, ruinèrent leurs promoteurs. Au fouriérisme, l'on peut rattacher plusieurs innovations sociales telles que les jardins d'enfants, les grands ensembles urbains et les maisons de la culture.


FOURIER, Charles (Besançon, 1772-Pa-ris, 1837). Philosophe et économiste français, qualifié par Friedrich Engels de socialiste « utopiste ». Sa pensée joua un rôle important dans les mouvements libertaires. Fils d'un riche commerçant, il perdit sa fortune à la suite d'une spéculation manquée (1793), puis travailla dans le commerce avant de se consacrer à l'élaboration d'un nouvel ordre économique et social. Il préconisa un système très différent de celui de Saint-Simon, sans recours à l'État, ni à une direction autoritaire, mais à l'association. Fourier proposa une organisation sociale fondée sur de petites unités autonomes, les phalanstères, regroupant environ 1 600 personnes, et qui seraient des unités de production et de consommation. Si ce projet utopique ne put se réaliser, Fourier trouva des adeptes, notamment en Victor Considérant et Jules Le Chevalier. Il fut notamment l'auteur du Nouveau Monde industriel et sociétaire (1829). Voir Owen (Robert).

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