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FORMALISME

FORMALISME. n.m. ♦ 1° Considération exclusive du point de vue formel, sans tenir compte du donné matériel : formalisme kantien (seul le devoir est le critère de la moralité. A l’inverse, le formalisme tombe dans l’excès consistant à privilégier la lettre ou les pratiques (formalisme pharisien). Sens voisin : les formalités. ♦ 2° Doctrine selon laquelle les propositions d’une science (mathématique la plupart du temps) sont purement formelles, indépendantes de l’expérience. ♦ 3° « Un formalisme, c’est un système particulier formalisé ».
formalisme, tendance à s'exprimer d'une manière logique et abstraite, à rassembler tous les problèmes de la philosophie dans une formule unique. Kant, par exemple, ramène tous les problèmes à celui-ci : « Comment les jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? » — La doctrine morale de Kant est un formalisme dans la mesure où elle ne donne que le principe général de l'action morale (agir avec une intention bonne) et ne spécifie aucun devoir concret particulier. La morale n'est qu'une attitude, une « disposition de la volonté », dans ce que nous faisons naturellement dans la vie : elle ne préconise aucune vie particulière, mais une attitude générale dans la vie commune. À la « morale formelle » s'oppose la « morale concrète » (Fichte) ou I'« éthique matérielle » (Scheler). Le formalisme en art caractérise la tendance excessive à l'abstraction, au détriment de l'« art figuratif ».
forme (théorie de la) ou Gestalttheorie, théorie qui fut d'abord pour son fondateur (auteur de la Structure de l'organisme), Kurt Goldstein, une théorie globale de l'organisme, fondée sur cette constatation qu'il est impossible d'isoler un organe sans transformer tout l'organisme (l'organisme d'un homme qui a eu la main coupée n'est pas un organisme sans main, c'est un autre organisme). — Inversement, tout élément dépend de la structure d'ensemble de l'organisme (le foie ne fonctionne pas de la même façon dans un organisme sain et dans un organisme malade). La théorie de la forme a été étendue, à la suite de Bergson et des études de Ch. Foix, au domaine du psychisme : il est impossible de « localiser » dans le cerveau, par exemple, la mémoire ou l'émotivité, car il existe des phénomènes de compensation (lorsque les lieux de la mémoire sont détruits, d'autres les relaient); c'est M'équilibre du psychisme tout entier qui est remis en question lors de chaque ablation. Enfin, la théorie de la forme est devenue, avec P. Guillaume et Merleau-Ponty, une théorie psychologique de la perception globale : « Quand je vois un arbre, je ne perçois pas d'abord les feuilles, puis les branches... pour en déduire l'idée de l'arbre; je perçois d'abord l'arbre, comme une totalité (une « forme » ou une « structure »), ensuite seulement je puis analyser qu'il y a des feuilles, des branches, etc. » Les descriptions concrètes de la psychologie de la forme marquent une réaction contre la psychologie classique, pour qui la perception globale n'était pas première, mais un composé de sensations particulières.