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FORCE

Du latin fortis, « courageux », « fort » (soit physiquement, soit moralement).

- Principe de puissance ou d’action. - Par opposition au droit : recours à la contrainte pour faire respecter un pouvoir illégitime. - Droit du plus fort : conception qui fait reposer l’autorité du chef sur sa supériorité physique.

• Pour le sophiste Calliclès, qui répond à Socrate dans le Gorgias de Platon, la force est la loi suprême de la nature ; il est donc juste que le fort domine le faible. • Pour Rousseau au contraire, la force ne saurait fonder le droit. Elle peut tout au plus s'imposer, de façon illégitime et précaire, aux plus faibles, mais un régime fondé sur la violence ne pourrait invoquer aucun droit si son autorité venait à être menacée.

FORCE, n.f. (lat. fortis, « fort » moralement ou physiquement, « courageux »).

♦ 1° Sens général. Vigueur, puissance (force d’âme, force musculaire, les forces de la nature). ♦ 2° Opposé à « droit ». Contrainte {le droit du plus fort). « La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique (...). Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste » (Pascal, Pensées, Br. 298) ♦ 3° Mécanique. Ce qui modifie l’état de repos ou de mouvement d’un corps ; se mesure par le produit de la masse par l’accélération (F = my).

FORCE

♦ Puissance, principe d’action, éventuellement exercée aux dépens d’un sujet (« céder à la force »). ♦ En morale, on évoque la force d’âme d’une personne pour désigner l’énergie qu’elle met au service de ses actions vers le bien. Les forces spirituelles ou morales désignent le pouvoir des idéaux et valeurs dans l’histoire. ♦ Désigne en physique toute cause modifiant l’inertie ou le mouvement d’un corps. Ce n’est qu’aux XVIe et XVIIe siècles que s’est constituée une véritable science des forces, comme Mécanique, après que la notion a été débarrassée d’idées préconçues qui faisaient de chaque force une entité spécifique. La force est égale au produit de la masse par l’accélération.

force, pouvoir d'action.

La psychologie dynamique tend à expliquer les conduites d’un individu à partir des forces internes et externes qui s’exercent sur lui. Il ne s’agit plus de forces hypothétiques, invérifiables (telles que l’instinct), mais de forces susceptibles d’être définies objectivement, par l’observation du comportement dans un champ psychologique limité, et parfois quantifiables expérimentalement. Par exemple, il est possible de mesurer l’attachement d'une rate à ses petits en notant le nombre de chocs qu'elle accepte de subir en passant sur un plancher électrifié pour aller les rechercher. K. Lewin distingue plusieurs types de forces : les forces de progression, qui sont dirigées vers ou contre une région d'attraction ou de répulsion ; les forces de contrainte, qui freinent les forces de progression et dépendent, à la fois, des obstacles physiques ou sociaux et des capacités individuelles ; les forces induites, qui sont indépendantes des besoins de l’individu, mais correspondent aux désirs d’une autre personne (une mère qui agit sur son enfant) ; enfin, les forces impersonnelles, qui sont des exigences de fait. Toutes ces forces, susceptibles d’agir simultanément sur l'individu, déterminent son comportement.

FORCE

1. Sens courant : la force est un principe d’action, une capacité à produire des actes (on peut parler de la force d'un sentiment ou de la force du vent qui toutes deux se manifestent dans certaines actions).

2. En physique la force est seulement le principe du mouvement d’un corps (la force est ce qui fait mouvoir un corps).

3. La force désigne aussi une contrainte matérielle qui s’impose à un sujet contre sa volonté (user de la force ; céder à la force).

Dans le domaine politique la force pose deux problèmes :

- Celui de la distinction de la force et de la violence. - Celui des relations entre la force et le droit car s’ils s’opposent (l’un contraint de l’extérieur, l’autre se présente comme légitime), ils se conjuguent aussi (le droit se fait respecter en recourant à la force).

FORCE (n. f.) 1. — (Lato) Principe de puissance, d’action ; Syn. énergie au sens 1 ; capacité. 2. — Contrainte physique et extérieure à la volonté du sujet (céder à la force), recours à la contrainte (employer la force) ; en ce sens, la force peut s’opposer au droit, ou bien être le moyen par lequel on le fait respecter : « Ne pouvant faire qu’il soit forcé d’obéir à la justice, on a fait qu’il soit juste d’obéir à la force » (Pascal). 3. — (Phys.) Principe du mouvement : « La force est ce qui fait mouvoir ou tend à faire mouvoir un corps » (Cournot) ; la métaphysique class. (cf. Leibniz) a cherché à définir quel type d’être était la force entendue en ce sens, mais la seule définition est donnée par le principe fondamental de la dynamique : Force = masse x accélération (Newton) ; cf. inertie (principe d’ —-). 4. — Force vive : a) (Phys.) Nom donné par Leibniz au produit de la masse par le carré de la vitesse, b) (Auj.) Elément moteur (les forces vives de la nation).