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FLAMININUS Titus Quinctius (IIe s. av. J.-C.)

Général romain. Consul en 198 av. J.-C., il mit fin à la deuxième guerre de Macédoine par sa victoire sur le roi Philippe V à Cynoscéphales (197) et proclama la liberté des villes grecques aux jeux Isthmiques de 196. Il fut envoyé en 183 à la cour du roi Prusias de Bithynie et le décida à livrer aux Romains Hannibal, qui préféra s'empoisonner.

Flamininus, Titus Quinctius (v. 228-174 av. J.-C.) ; consul romain.

Les agissements de Philippe V de Macédoine, qui s’empare en 201 en Asie Mineure de régions importantes sous domination égyptienne, décident Attale de Pergame à conclure une alliance avec Rhodes et Athènes afin de permettre une expédition romaine contre le « tyran » de Macédoine. Rome, qui vient de vaincre les Carthaginois, ne se serait pas lancée dans une nouvelle guerre, si, rendue méfiante par la coalition entre Philippe et Hannibal au cours de la première guerre de Macédoine (215-205), elle n’avait considéré l’extension macédonienne comme une menace sérieuse pesant sur ses avant-postes de l’Adriatique et de la côte de l’Illyrie. Avec l’arrivée du consul F. (en 188), ambitieux, brillant et philhellène, les légions romaines qui opéraient en Illyrie depuis 200, connaissent la victoire en 197. Ce meneur de troupes, qui a fait ses preuves (en 208 comme tribun militaire) sous Marcellus au cours de la deuxième guerre punique, rejette Philippe en Macédoine. Il pousse, par sa diplomatie habile, les alliés du roi, en Grèce centrale et dans le Péloponnèse, à dénoncer leur alliance. À la suite de l’échec des négociations de paix, F. remporte en 197, à Cynocéphales au sud de la Thessalie, une victoire décisive. Philippe doit renoncer à tous les territoires situés hors de la Macédoine, ainsi qu’à sa flotte, mais Rome n’en retire pratiquement aucun avantage territorial. Aux Jeux isthmiques de 196, s’inspirant de précédents hellénistiques, F. déclare libres, sans garnisons et exemptes de tribut, toutes les villes grecques et les ligues sous joug macédonien. En réalité, il ne s’agit pas d’une liberté complète, mais d’une série d’exemptions. Le statut de la Grèce devient celui d’un protectorat de Rome. Si la déclaration de F. est accueillie avec enthousiasme par les villes libérées -F. fut le premier Romain à recevoir des honneurs religieux dans des cités grecques -, elle se heurte rapidement à l’égoïsme des petits Etats grecs. Dès l’année suivante, F. conduit une guerre contre Nabis de Sparte. Cependant, en 194, toutes les forces romaines évacuent la Grèce. En fait, la réussite de la politique mise en œuvre par F. impliquait que les Grecs reconnussent leur incapacité à assurer eux-mêmes la défense de leur liberté que Rome, seule, pouvait garantir. Or en 192, les Étoliens demandent à Antiochos III de venir « libérer la Grèce ». F. prend conscience, semble-t-il, de son échec et essaie de tempérer ses concitoyens dans la guerre que Rome engage contre les Étoliens. Il n’empêche : Rome se trouvait prise dans un engrenage. Dès la troisième guerre de Macédoine (171-168), la déclaration de F. ne fut plus qu’un souvenir.

Bibliographie : J.-L. Ferrary, Philhellénisme et impérialisme, Rome, 1988.

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