finances
finances. 1. Grecques. Les revenus ordinaires de l'État athénien au Ve siècle av. J.-C., et celui d'États semblables, provenaient en règle générale non des impôts directs, bien que les étrangers résidants et quelques groupes minoritaires y fussent soumis, mais des impôts indirects : droits de douanes, redevances foncières et concessions des mines d'argent, loyers de terres publiques et sacrées, droits, amendes et confiscations décrétées par les tribunaux. La taxation directe n'était imposée qu'en temps de guerre alors qu'une taxe sur les biens (eisphora) était levée sur les citoyens les plus riches dont le nombre tournait autour de 6 000 et constituaient donc du quart au tiers du corps des citoyens adultes mâles. Certains parmi les plus riches étaient nommés hiérarques, et, dans cette fonction, ils devaient entretenir une trirème (navire de guerre) dans de bonnes conditions de navigabilité pendant un an. En période de paix, comme en période de guerre, les riches étaient également soumis à une autre forme de taxation, la liturgie, au nom de laquelle ils faisaient face aux dépenses de certaines cérémonies publiques coûteuses, qu'ils payaient de leur propre poche. Les dépenses ordinaires de l'État englobaient le coût de la police, de l'armée, de la marine, des défenses, des ambassadeurs, les palestres et les gymnases, les fêtes religieuses, les bâtiments publics, le paiement de ceux qui occupaient des fonctions officielles et les dons aux pauvres. Parmi les dépenses statutaires, des sommes étaient allouées par la loi à certains départements pour leurs propres besoins. C'est ainsi que l'assemblée recevait dix talents par an pour la gravure des inscriptions, la réception des envoyés étrangers, la nomination d'ambassadeurs, etc. Lorsque les temps étaient durs, l'allocation pouvait être supprimée; en 348 av. J.-C., quand l'Eubée se révolta contre Athènes, on suspendit les tribunaux parce qu'il n'avait pas été alloué assez d'argent pour payer les jurés. Les complications financières étaient réglées avec une efficacité surprenante par une multiplicité de comités (composés de citoyens choisis tous les ans) sous la supervision de la boulé. Ces citoyens sans expérience étaient capables de traiter des affaires compliquées parce que les fonctions étaient minutieusement subdivisées si bien que la zone de responsabilité de chacun était réduite. De plus, l'argent et les comptes passaient par tellement de mains que les malversations étaient difficiles. Dans la deuxième moitié du IVe siècle av. J.-C., certains postes financiers officiels importants étaient pourvus au moyen d'élections, et ceux qui les détenaient exerçaient une grande influence politique. Quand Athènes détint un empire au cours de la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C. elle en tira un revenu annuel de 600 talents et profita aussi, incidemment, du fait qu'elle était la capitale. Cette richesse fit d'elle une cité puissante aux bâtiments publics splendides, et lui permit de subvenir à une population de citoyens sur un pied élevé supérieur à la moyenne. 2. Romaines. Les revenus de l'État romain lors des premiers temps de la République provenaient des loyers payés pour l'utilisation des terres et des pâturages publics (ager publicus). Le seul impôt direct payé par les citoyens romains était l'impôt sur les terres et les biens, tributum, levé en temps de crise pour couvrir les dépenses de la guerre, et parfois remboursé. Pendant le siècle qui précéda la fin de la troisième guerre macédonienne en 167 av. J.-C., le trésor se trouva enrichi à un tel point par les conquêtes outre-mer qu'il n'eut plus besoin de lever le tributum sur la terre en Italie ; mais celui-ci continua à être payé par tous les habitants des territoires conquis (qui devinrent des provinces romaines) qu'ils fussent ou non des citoyens romains, et pendant le dernier siècle et demi de la République cet impôt devint la source de revenu la plus importante. Il prit la forme d'un impôt sur la terre (tributum soli) et d'une capitation (tributum capitis). On prélevait également des impôts indirects sur les droits de douanes (porto-ria), les usines de sel, les mines et les taxes prélevées sur la Vente des esclaves et d'autres biens, de même que sur la valeur des esclaves affranchis. Les gouverneurs provinciaux recevaient une allocation de l'État pour leurs propres dépenses et pour celles de leur personnel, et par la suite ils étaient responsables des revenus et des dépenses de leur province. Le tributum, somme d'argent fixe (stipendium) ou dîme payée en nature (decumae), était collecté par les publicains, système qui fournissait l'occasion de s'enrichir à des individus, y compris le gouverneur (fait éloquemment illustré par Cicéron dans ses Actions contre C. Verrès). Sous l'Empire, le système grâce auquel les publicains s'engageaient par contrat à prélever les decu-mae disparut, et le tributum fixé, basé sur le cens et collecté par les magistrats locaux, devint presque universel. Tout le trésor public était versé dans l'aerarium («trésor») à Rome, et celui-ci était sous la supervision générale des deux questeurs urbains. La questure devait être la première magistrature détenue par quelqu'un qui voulait suivre une carrière sénatoriale et les questeurs étaient donc des hommes de peu d'expérience; ils agissaient entière ment sous la direction du Sénat qui prenait toutes les décisions concernant les finances publiques. Les censeurs supervisaient la collecte de tous les revenus, en général en affermant les droits de collecte des impôts aux publicains pour une somme fixe et pour un certain nombre d'années. Ils supervisaient également tous les travaux et les bâtiments publics pour lesquels le Sénat leur votait une somme d'argent tous les cinq ans, et ils étaient chargés des dépenses liées au culte religieux. Les objets de dépenses publiques les plus coûteux étaient toujours l'armée et l'approvisionnement en blé; le coût du gouvernement était faible puisque les magistrats n'étaient pas payés. C'est dans le domaine de la finance que le manque d'administrateurs qualifiés à Rome, pendant la deuxième partie de la République, est le plus apparent. Le Sénat n'établissait aucun budget détaillé et n'examinait pas minutieusement les comptes des magistrats, alors que les censeurs et les questeurs n'exerçaient qu'un contrôle de pure forme. Auguste transféra la gestion de l'aerarium aux hommes de rang prétorien qui étaient plus expérimentés, et sous l'Empire se développa une bureaucratie payée importante et compétente. Le pouvoir de décision effectif dans les questions financières passa du Sénat à l'empereur. Auguste et ses successeurs préservèrent l'Italie de la taxation directe. Mais tout en conservant les droits portuaires et la taxe sur l'affranchissement des esclaves, Auguste introduisit de nouveaux impôts indirects, des droits de succession de cinq pour cent sur les héritages de plus de 100 000 sesterces (payables par les citoyens romains à la fois en Italie et dans les provinces), un impôt d'un pour cent sur les ventes aux enchères et par contrat, et un impôt sur le prix des esclaves que l'on vendait. Le Sénat continua à gérer à l'aerarium public, mais au début de l'Empire on institua un trésor impérial, fiscus où furent déposés les propres fonds considérables de l'empereur, dont les origines, que ce fut dans les provinces impériales ou ailleurs, sont encore matière à spéculation. Ces fonds furent de plus en plus utilisés pour les besoins publics si bien qu'au IIIe siècle de notre ère il y eut peu de distinction entre les fonds publics et impériaux ainsi qu'entre les termes aerarium et fiscus. Pendant ce siècle, l'entretien d'une grande armée de métier, sans l'aide de grandes quantités de butin, et d'une bureaucratie en augmentation constante amena une tension financière qui causa une rapide inflation des prix. Le gouvernement déprécia la frappe de la monnaie de manière draconienne et refusa ensuite d'accepter ses propres pièces de monnaie de ses contribuables, si bien que la plus grande partie des revenus de l'État, de même que les transactions des gens ordinaires, se fit en nature. Les réformes de Dioclétien et de Constantin le Grand amenèrent une lente reprise de confiance et une économie basée sur l'argent reprit au ive siècle.
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