FACTICE
FACTICE, adj. (lat. factitius, de factus « fait » ; opposé à nativus « inné ») ♦ 1° Descartes. Une des trois catégories d’idées, à côté de celles qui sont innées et de celles qui sont adventices ; les idées factices sont faites et inventées par le sujet, et donc fictives. ♦ 2° Sens ordinaire. Artificiellement produit, par imitation de la réalité naturelle (poutre factice, gaieté factice, besoin factice). ♦ 3° Sens impropre, parfois utilisé : de fait ; mieux vaut dire « factuel » — ou, plus simplement, « de fait », « simple fait ».
FACTICES (IDÉES)
Chez Descartes, idées qui sont « faites et inventées » par l’imagination, c’est-à-dire celles qui n’ayant aucun fondement dans la réalité apparaissent sous forme de fictions.
FACTICITÉ
Terme introduit par Fichte pour désigner le caractère contingent de ce qui est et l’impossibilité où nous sommes de justifier par une déduction rationnelle la réalité du monde. La phénoménologie contemporaine a repris le mot - notamment Heidegger et Sartre - pour exprimer l’idée que notre existence individuelle est un fait certes constatable, mais sans fondement, sans raison et même, au départ, absurde. Sartre en tire la conclusion que l’homme, délié de toute obéissance à une nécessité qui réglerait sa vie, est souverainement libre.
FACTICE (adj.) 1. — Construit, artificiel (souvent péj.) ; opposé à naturel, réel. 2. — Idée factice : pour Descartes, idée dont on est soi-même l’auteur (l’idée de chimère) ; opposée à adventice, innée. 3. — Facticité : a) Caractère de ce qui est construit, fabriqué, b) Transcription de l’ail. Faktizitat ; Syn. de Tatsa-chlichkeit : caractère de ce qui est un fait, c) Heidegger distingue Faktizitat et Tatsachlichkeit, et se sert du premier pour désigner le caractère existentiel de ce qui est absolument contingent ; opposée à nécessité ; la facticité suppose la conscience, la prise en charge de la contingence : « Le fait de ne pas pouvoir ne pas être libre est la facticité de la liberté » (Sartre).
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- Discuter ce jugement de G. Lanson : « Le reproche qu'on pourrait faire à Corneille, ce serait plutôt, tout au contraire de ce qu'on a dit, d'avoir trop exclusivement tiré l'action des caractères : à tel point que sa tragédie a parfois quelque chose de factice, l'air d'un jeu concerté, d'une partie liée et soumise à des conventions préalables. Les personnages ne comptent pas assez avec le hasard et les circonstances... Rien n'intervient qui dérange leur action; et le miracle, préciséme
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- « Le romancier authentique crée ses personnages avec les directions infinies de sa vie possible ; le romancier factice les crée avec la ligne unique de sa vie réelle. Le génie du roman fait vivre le possible : il ne fait pas revivre le réel. » En vous appuyant sur des exemples précis, vous commenterez ce jugement d’Albert Thibaudet.
- Savinien Cyrano de Bergerac1619-1655L'image brillante et sympathique donnée de lui par Edmond Rostand est assez factice, maisc'est un écrivain fort curieux, moins par son style où semblent culminer les défauts dugongorisme et du marinisme, que par les sujets où il s'est attaché.
- Paul Bourget avait écrit (Nouvelles pages de critique et de doctrine, 1922) : "Il y a, outre l'élément de vérité, un élément de beauté dans cet art si complexe du roman. Cet élément. de beauté, c'est, à mon sens, la composition. Si nous voulons que le roman français garde un rang a part, c'est la qualité que nous devons maintenir dans nos œuvres." « Les lois traditionnelles de la composition, répond Thibaudet (Réflexions sur le roman, parues en 1938-41), sont issues des nécessités de l