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Fabliaux

Fabliaux

Auteurs divers, souvent anonymes, xiie-xive siècles, 10/18, Le Livre de poche

• Ce sont des contes gais et railleurs - risées pour ébattre rois, princes et comtes -, que devait goûter un large public. Il nous en est parvenu environ cent cinquante, composés en octosyllabes du xiie au xive siècle. On discute de l’origine de leurs thèmes qui se retrouvent parfois en d’autres pays, mais leur décor et leurs personnages sont ceux de la vie familière des bourgs et des campagnes.

• Dans le conte De Brunain et de Blérain (anonyme, sans date), deux paysans, qui ont entendu dire au prône que Dieu rend au double ce qu’on lui donne, offrent leur vache Blérain à leur curé qui l’accepte, et la vache revient avec Brunain, la vache du prêtre.

• Le Vilain Mire - le paysan médecin - (anonyme, sans date) est l’histoire de la vengeance qu’une femme battue tire de son mari. Comme deux messagers cherchent un médecin pour la fille du roi qui a avalé une arête, elle le fait passer pour un savant médecin qui n’avoue son talent que sous les coups. On bat si bien le vilain qu'il crie grâce et soulage la princesse en la faisant rire par ses grimaces. Prisonnier de sa réputation, il lui faut se débarrasser ingénieusement des malades qui accourent. Molière a repris ce canevas dans Le Médecin malgré lui.

• Le Dit des Perdrix (anonyme, sans date) montre comment une femme qui a mangé les perdrix que son mari lui a données à rôtir cache sa gourmandise à son mari et chasse le curé qu’il avait invité.

• La Housse partie - la couverture partagée - (Bernier, xiie siècle) est une histoire plus morale. Un riche bourgeois s’est dépouillé de tout pour marier son fils à la fille d’un chevalier. Au bout de douze ans, celle-ci veut même le chasser de la maison. Quand le vieillard demande au moins une couverture, son fils, qui lui en accorde une de l’écurie, a la surprise de voir son propre fils la couper en deux en expliquant qu’il en garde la moitié pour le jour où, à son tour, il chassera son père. Le fils ingrat retient alors le vieillard chez lui.

• À côté du Roman de Renard, les fabliaux témoignent de la fécondité de l’inspiration satirique et réaliste en face de la littérature courtoise.

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