ÉZÉCHIEL
Que Dieu fortifie (hébreu).Troisième grand prophète de l'Ancien Testament, après Ésaïe et Jérémie, Ézéchiel fut déporté à Babylone (597 av. J.-C.) en compagnie du roi Yoyakin et de quelques-uns des membres importants de sa cour. Il était entré dans sa cinquième année d'exil lorsque la main du Seigneur fut sur lui et lui offrit sa première vision (Ézéchiel 1), qui annonçait la destruction de Jérusalem (elle eut lieu en 586 av. J.-C) ainsi que le retour de l'exil. Le livre d'Ézéchiel est le livre le plus visionnaire de tous les livres prophétiques de l'Ancien Testament; on le met généralement en parallèle avec l'Apocalypse du Nouveau Testament.
Prophète juif. On ignore s'il fit partie du premier (597) ou du second convoi de déportation vers Babylone (586). Avant l'exil, il annonçait déjà le jugement divin contre le royaume de Juda et incitait à la pénitence. Son enseignement et sa prédication ont préparé l'avènement du judaïsme dit post-exiléen. Les exégètes considèrent généralement qu'il fut l'auteur, du moins en partie, du livre de l'Ancien Testament qui porte son nom. Sa personnalité telle qu'elle y apparaît en fait un prophète d'Israël particulier, dont on retient autant le message que le comportement mystérieux tel que le rapporte le texte biblique : transes, périodes de mutisme et de paralysie, épisode où il avale un manuscrit pour symboliser son appropriation du message prophétique.
Ézéchiel (v. 600-500 av. J.-C.) ; prophète juif.
É., fils de Bouzi, prêtre de Jérusalem, fait partie de la première déportation en Babylonie, organisée en 597 par Nabuchodonosor, après violation du traité par le royaume de Judée. Elle ne toucha qu’une faible partie de la population, l’élite de la société juive. É. se sent appelé au ministère prophétique au cours de la cinquième année de l’Exil, en 593. Il a alors 30 ans et vit à Tell-Abib, près du fleuve Chobar, dans le voisinage de Nibbour, lorsqu’un jour la gloire de Yahvé lui apparaît sur un char divin. Après le soulèvement de Sédécias (586), il prédit, six ans avant, la destruction de Jérusalem et l’anéantissement du royaume de Judée livré au péché. Sa conception de la religion de Yahvé s’inspire de deux sources : d’une part la tradition prophétique de ses devanciers Amos, Isaïe et Jérémie, restés en terre de Judée, et d’autre part des réformes religieuses entreprises par le roi Josias. Sous son règne, il fut procédé à une reformulation de la loi juive dans la ligne du Deutéronome mosaïque, « découvert » alors au Temple de Jérusalem. Le langage imagé de ses prophéties est fortement teinté de mythologie et d’art babyloniens. Par la splendeur de ses édifices gigantesques recouverts de céramiques aux vives couleurs, la Babylone reconstruite par Nabuchodonosor l’inspirera dans ses visions de chérubins, par exemple. E. joue un rôle clé dans le processus d’évolution des Juifs, qui de nation se constituent en communauté religieuse où la Loi est plus intériorisée. Même s’ils avaient perdu leur royaume, la prédiction les assurait de l’existence d’une Jérusalem future. Les visions d’E., initiateur de l’apocalyptique, exercèrent une grande influence sur la spéculation théologique et l’art du Moyen Age. Le Livre d’Ézéchiel (1-48) semble provenir, sous la forme que nous lui connaissons, d’une rédaction du Ve siècle avant J.-C.