ÉVOLUTIONNISME
ÉVOLUTIONNISME. n. m. Doctrine selon laquelle tes plantes et les espèces n'ont pas été créées de toutes pièces telles qu'on les observe actuellement sur terre, mais sont le résultat d'une longue et multiforme évolution du monde vivant depuis des millions d'années.
Cette doctrine est encore appelée transformisme ou darwinisme (Darwin ayant été, avec Lamarck, le «père» de cette doctrine).
Sous ses différentes formes, l'évolutionnisme a pu choquer les contemporains pour deux raisons : d'une part, il semblait en contradiction avec les données de la "Bible", dont la "Genèse", prise à la lettre, donne à croire que toutes les espèces ont été créées telles quelles dès la Création ; d'autre part, et plus profondément, il mettait en question la nature même de l'être humain. L'homme n'est-il qu'un animal un peu plus «évolué» que les autres (descendant du singe), ou bien a-t-il une essence spécifique, spirituelle, une âme échappant au déterminisme de la matière et de la biologie? La question demeure posée.
La doctrine opposée à l'évolutionnisme s'appelle le Fixisme.
évolutionnisme
L’évolutionnisme sociologique, influencé dans sa forme moderne par les théories biologiques de l'évolution (Lamarckisme, Darwinisme) auxquelles il est toutefois antérieur, est une théorie qui affirme que l'humanité porte en elle des dispositions immanentes qui se développent à mesure que la société progresse. Le processus évolutionniste, parallèlement réalisé par toutes les sociétés, correspondrait donc au déroulement plus ou moins rapide d'une série d’institutions, de techniques, de croyances, d’événements (on parle aussi de parallélisme ou d’évolution unilinéaire, car le développement se ferait essentiellement selon une même ligne directrice à tous les niveaux de la culture). Comparable au processus historique, il en diffère par le fait que les séquences d’événements auxquelles il se réfère ne sont repérables de façon précise ni dans le temps, ni dans l’espace. L’évolutionnisme s’appuie sur une histoire hypothétique.
Selon l’importance accordée à tel ou tel niveau du fait social (niveau économique, technique, religieux, etc.) l’évolutionnisme a pris diverses formes et a défini de façons variées les stades par lesquels devaient passer les sociétés avant d’atteindre l’état le plus « haut » parfois dit de « civilisation ». Par exemple Morgan, dans Ancient Society, a défini trois grandes périodes : Sauvagerie, Barbarie et Civilisation, elles-mêmes divisées en sous-périodes ; d’autres ont introduit les séquences : chasse, élevage, agriculture, ou animisme, polythéisme, monothéisme, etc. Tylor, Frazer, Mc Lennan, Marett, Morgan, etc., sont parmi les noms les plus célèbres rattachés à cette école.
Il est important de reconnaître l’universalité du changement culturel et l’existence pour les sociétés d’un processus adaptatif, mais l’évolutionnisme trop systématique a conduit à des descriptions partiales ou caricaturales de sociétés qui rentraient difficilement dans le cadre défini ; le grand nombre de variables dépendantes nécessaires à la description d’une société rend critiquable une méthode prétendant en faire une étude globale tout en privilégiant certaines « lignes » d’évolution. Cependant, à mesure que l’on s’éloigne des plus beaux jours de l’hypothèse évolutionniste (fin xixe, début xxe siècle), on trouve chez les auteurs qui s’y rattachent une plus grande souplesse et des informations souvent mieux établies. C’est surtout aux États-Unis que s’est dernièrement développé un « néo-évolutionnisme » qui s'efforce de devenir « multilinéaire » (Steward (1955, 1949)) ou « universel » (White (1949, I959)). Avec Fried (1967) et Harris (1969), d'un côté, Sahlins (1968) et Service (1960, 1962, 1966), de l'autre, les universités américaines de Columbia et de Michigan ont développé cette tendance qui va parfois de pair (chez Sahlins en particulier) avec 1 « écologie culturelle ». On pourrait également inclure parmi les néo-évolutionnistes l'archéologue Childe (1951, 1954).
Bachofen (V.) Frazer (V.), Lubbock (V.), Mac Lennan (V.), Morgan (V.), Tylor (V.), etc.
(Angl. : evolutionism.)