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EURYSTHÉE

EURYSTHÉE. Fils de Sthénélos et de Nicippé, ou de Mé-nippé; roi de l’Argolide, comprenant Mycènes et Tirynthe. Il fut l’ennemi le plus implacable d’Héraclès, qui fut son esclave pendant ses douze travaux. En effet, Alcmène allait donner naissance à Héraclès, le plus important des fils de Zeus, mais Héra, jalouse de n’avoir eu aucun rôle dans la conception du plus grand de tous les héros, décida de priver l’enfant du trône de l’Argolide, qui lui revenait de droit. Zeus laissa échapper le secret de la naissance imminente du héros en déclarant devant les autres dieux que «ce jour un homme naîtrait d’une femme, appartenant à une race du sang de Zeus lui-même, et qu’il régnerait sur ceux qui habitaient autour de lui». Par ailleurs, la femme de Sthénélos, Nicippé (ou Ménippé) était enceinte de sept mois à ce moment-là, et comme Sthénélos était un descendant de Persée, son fils était tout aussi à même d’accomplir la prophétie qu’Héraclès. De plus, après qu’Amphitryon eut tué accidentellement le roi de Mycènes, Electryon, le frère de Sthénélos, ce dernier s’était emparé du trône. Héra chargea alors Ilithyie, la déesse qui préside aux enfantements, de hâter la naissance d’Eurysthée et de retarder la délivrance d’Alcmène; mais une servante, Galanthis, amena par ruse la déesse à renoncer à son projet : cependant le temps avait passé, et il était trop tard pour qu’Héraclès réalisât la prophétie de Zeus. Ainsi, Eurysthée hérita de l’Argolide, et lorsque Héraclès, dans un accès de folie, tua sa femme Mégara et leurs enfants, l’oracle de Delphes ordonna au héros de se mettre au service d’Eurysthée et d’accomplir dix (ou douze) travaux. Jaloux de la puissance et de la force d’Héraclès, ainsi que de ses droits au trône de l’Argolide, Eurysthée lui imposa une suite d’exploits si formidables que seul un véritable fils et protégé de Zeus pouvait les mener à bien. Eurystée, d’autre part, fit preuve de lâcheté : par exemple, lorsque Héraclès lui apporta la peau du lion de Némée, il se cacha dans une jarre en bronze. A la suite de cela, il défendit à Héraclès de pénétrer dans la ville (soit Tyrinthe, soit Mycènes) et lui envoya son oncle Coprée, un héraut, lui porter ses ordres. (Dans la pièce d’Euripide Les Héraclides, il est plus cruel que lâche.) Après l’apothéose d’Héraclès sur l’Olympe, Eurysthée continua de le persécuter à travers ses descendants. Céyx, le roi de Tra-chis, refusa de leur accorder sa protection, car Eurysthée l’avait attaqué, lui ordonnant de les lui livrer; aussi ils s’enfuirent en Attique. Là, Démophon, le fils de Thésée, les installa à Marathon et livra bataille à Eurysthée avec succès. Ce dernier s’enfuit de i’Attique, et le fils d’Héraclès, Hyllos, tua ses persécuteurs aux Roches Scironniennes, dans l’isthme de Corinthe. Selon une version différente, Eurysthée fut capturé vivant, mais fut mis à mort par ordre d’Alcmène, en dépit des protestations des Athéniens. Parce qu’ils avaient essayé de le sauver, Eurysthée promit aux habitants d’Athènes que son corps protégerait leur pays des invasions; aussi, ceux-ci l’enterrèrent-ils à la frontière.