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Eudoxe de Cnide

Eudoxe de Cnide (v. 400-v. 350 av. J.-C.). Mathématicien exceptionnel du demi-siècle qui précéda Euclide, contemporain plus jeune de Platon, et membre de l'Académie de ce dernier. Ses écrits ont été perdus, mais leur contenu est assez bien connu grâce aux écrivains qui l'ont suivi. C'est lui qui est en grande partie l'auteur de la découverte de la théorie des proportions entre nombres incommensurables (traités par Euclide dans ses Éléments, liv. V) et, en montrant que l'on pouvait établir une proportion entre n'importe quelles magnitudes, il a levé l'obstacle imposé à la géométrie lorsque l'on a découvert les nombres irrationnels. En géométrie des solides, il a démontré que le volume d'une pyramide était le tiers de celui d'un prisme ayant une hauteur égale et la même base, et conséquemment que le volume d'un cône était le tiers de celui du cylindre qui le contenait. En astronomie, son œuvre marque le début d'une nouvelle époque, car il fut le premier à rendre compte mathématiquement des mouvements des corps célestes et à tenter d'expliquer le fait que les planètes paraissent occasionnellement interrompre leur course vers l'est (relativement aux étoiles fixes) le long du zodiaque et pendant un temps semblent se déplacer en arrière de l'est vers l'ouest (rétrogradation). Il est aussi le premier Grec dont nous avons la certitude qu'il connaissait les cinq planètes du monde antique (voir astronomie). Eudoxe suggéra que les parcours suivis par le Soleil, la Lune et les planètes étaient le résultat de mouvements circulaires de planètes concentriques, qui tournaient à des allures différentes et autour d'axes différents, la Terre demeurant fixe et étant leur centre commun. Le système révélait une grande habileté mathématique et réussissait à expliquer avec succès un nombre considérable de phénomènes. Il fut modifié par Callipos afin d'en retirer les illogismes les plus évidents grâce à des faits que l'on pouvait observer, et sous cette forme il fut accepté par Aristote, bien qu'aucune sorte de modification ne pût expliquer les variations notables de l'éclat des planètes, qui suggéraient que leur distance de la Terre n'était pas constante. Le calendrier astronomique des levers et des couchers des constellations qu'établit Eudoxe forma la base du poème astronomique d'Aratos, les Phaenomena.

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