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ÉTAT / ÉTATISME

ÉTAT
Gén. L'Etat (E majuscule) doit d'abord être distingué de la société, puisqu'il existe des sociétés sans Etat. Il désigne une société organisée ayant une administration politique et juridique autonome, mais également, au sens strict, l'ensemble de ces administrations. Il est ainsi un pouvoir distinct, qui s'incarne dans des institutions et s'exerce sur l'ensemble de la société. Monopole de la législation et occupation permanente d'un territoire caractérisent par ailleurs l'Etat, qu'on peut définir avec Max Weber comme la communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé, revendique avec succès, pour son propre compte, le monopole de la violence physique légitime. Phi. pol. C'est dans la raison d'être de l'Etat que réside son essence : l'homme a inventé l'Etat pour ne pas obéir à l'Homme. L'Etat est l'artifice qui permet de détacher les rapports d'autorité des relations personnelles de chef à sujet. Ceux qui exercent le pouvoir n'en sont pas propriétaires mais dépositaires. L'Etat est le bien de tous ("res publica") et les institutions qui l'incarnent l'expression de la volonté générale.
État De même que Rousseau a pu dire qu'un homme moral est un homme qui peut se passer des lois imposées par l'État, c'est-à-dire qui n'a pas besoin de craindre les sanctions pour agir conformément au bien et à la justice, de même, Marx a conçu le communisme comme la phase d'un processus historique qui doit se conclure par la disparition de l'État. Cette dernière suppose une élévation de l'humanité à un niveau de conscience morale qu'elle est encore bien loin d'avoir atteint.


Raison d'État Invocation des intérêts supérieurs de la nation par laquelle un gouvernement peut justifier certaines violations du droit et de la justice et prendre des mesures antidémocratiques.
ÉTATISME. n. m. Doctrine politique qui préconise un pouvoir quasi total de l'État dans le domaine économique et social. Situation qui en résulte.
Écrit avec une majuscule, le mot État désigne essentiellement la forme d'organisation politique plus ou moins centralisée dont se dote une communauté humaine. Il ne faut pas confondre l'État et la nation. Tandis que l'État est une structure à caractère juridique fondée artificiellement à partir d'une constitution ou d'un système de lois dont les dispositions sont extrêmement variables, la nation renvoie à un sentiment collectif plus naturel, déterminé par une communauté de langue, de coutumes, de culture. L'État est au coeur d'une contradiction permanente : il est à la fois la condition de la liberté des citoyens qui, sans lui, sont menacés par l'anarchie et la loi du plus fort et, dans le même temps, il peut se muer en instrument d'oppression dans la mesure où on lui reconnaît précisément le monopole de la violence légitime et le droit d'administrer la société.
Avec la doctrine de la séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, Montesquieu a tenté de penser un moyen politique d'empêcher que l'autorité nécessaire de l'État ne se pervertisse dans l'autoritarisme et le despotisme.
étatisme, système social qui prévoit une plus grande extension des attributions de l'Etat, et en particulier une intervention directe dans le domaine économique. — Ses partisans font valoir l'élan apporté à la production par une organisation désormais centralisée et exclusive des intérêts privés ; ses adversaires y dénoncent une intrusion qui tend à décourager ou même à abolir l'initiative individuelle et certaines valeurs humaines, telles que le sens de la responsabilité et la liberté. L'étatisme, pratiqué dans les pays communistes, s'oppose au libéralisme économique (à ce que Hegel appelait la « société civile »), illustré par la société des Etats-Unis à la fin du XIXe siècle : dans ce dernier cas, l'Etat se trouve au service des intérêts privés et son action se ramène à la résultante de ces intérêts privés (trusts, grandes compagnies). A l'heure actuelle, dans toutes les grandes nations du monde, l'étatisme,
qui seul rend possible une planification de l'économie, une coordination au niveau de la nation entre toutes les énergies privées, tend à se concilier avec le libéralisme économique, qui seul préserve les libertés individuelles et stimule les énergies en « intéressant » les travailleurs et les entreprises au résultat et au rendement.
État civil (ou état politique)
S'oppose à l'état de nature auquel il succède logiquement dans les théories du contrat social. L'état civil est donc la situation où les hommes sont placés lorsque des institutions politiques et des lois positives sont mises en place.
État-providence
État qui ne se contente pas de garantir des « droits-libertés » (la défense des libertés civiles et politiques fondamentales), mais qui met en œuvre une large politique de « droits-créances », autrement dit de prestations actives à l'égard des citoyens pour réaliser et prolonger les droits-libertés sous la forme d'un ensemble de protections sociales.

État totalitaire
État dans lequel le pouvoir politique tend à investir la totalité de la société civile en niant les libertés politiques des citoyens et en interdisant toute forme de contre-pouvoir. Les individus sont fondus par la terreur en une entité collective, le pouvoir exercé de façon absolue s'appuie sur un système policier, un monopole idéologique officiel est affirmé, un culte de l'État qui devient le plus souvent un culte de la personnalité qui en est à la tête est mis en place. La plus célèbre théoricienne du totalitarisme, Hannah Arendt, a mis en parallèle, dans son étude des systèmes totalitaires, l'État nazi et l'État soviétique.


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