ESPÈCE

Du latin species, « aspect », « apparence », d'où « catégorie », « espèce ». - En logique, division du genre. - En biologie, ensemble de tous les individus ayant en commun des caractères qui les différencient d’individus voisins classés dans le même genre. • L'espèce humaine, par exemple, appartient au genre animal, mais l'homme se différencie des autres espèces animales par le langage et la raison.

ESPÈCE, n.f. (lat. species «aspect», «apparence»). ♦ 1° Logique. Une des cinq grandes idées générales appelées «universaux», à partir desquelles pouvait être donnée une bonne définition. Subdivision du genre : par exemple, le cristal est une espèce parmi les minéraux. ♦ 2° Biologie. Groupe d’individus présentant des caractères communs héréditaires, très constants. Le fait de l’espèce est indiscutable. Pourtant, la difficulté de trouver des critères absolus et rigoureux des espèces est certaine. On admet qu’appartiennent à la même espèce les individus qui se reproduisent par croisement. ♦ 3° Dans le vocabulaire scolastique et chez les cartésiens, les espèces sont les objets en tant qu’ils sont connus soit dans la connaissance sensible, soit dans la connaissance intellectuelle. Les espèces ne sont pas ce que la pensée connaît des choses, mais ce par quoi elle les connaît. («Impresse».) De cet usage abandonné aujourd’hui subsiste l’expression «sous les espèces de» que l’on peut traduire par «sous les apparences de». Cette expression est particulièrement employée dans la théologique catholique à propos de la transsubstantiation. ♦ 4° L’expression «cas d’espèce» est synonyme de «cas particulier».

Classe logique qui forme une partie de l’extension d’un genre. En biologie, c’est une unité de classification qui rassemble (depuis Cuvier, et malgré les précisions multiples apportées à sa théorie) les individus offrant un type commun, héréditaire et bien défini. Une convention internationale fait que l’espèce est désignée par deux mots latins, le premier signalant le genre auquel elle appartient, le second l’espèce proprement dite.

ESPÈCE (n. f., adj. spécifique) 1. — (Logique class.) Un des universaux, division du genre : la distinction entre le genre et l'espèce repose sur une conception hiérarchique des divisions de l’Être, allant des individus au genre suprême ; ensemble des individus présentant les mêmes caractères essentiels (définition en extension) ; ensemble des caractères communs à un certain nombre d’individus (définition en compréhension). 2. — (Bio.) Originairement (cf. Aristote), la définition bio. du genre coïncide avec la définition logique dans la mesure où, par croisement, on peut obtenir des individus qui ne ressemblent pas à leurs parents ; on définit, à partir de l’âge class. (Buffon), l'espèce comme l’ensemble des individus dont le croisement donne un produit fécond ; cette définition elle-même souffre de multiples exceptions (surtout par hybridation artificielle), et en l’absence de critères absolus, on rapporte souvent la définition de l'espèce aux conditions de vie naturelle : « Les espèces sont des groupes de populations naturelles à l’intérieur desquelles les individus sont réellement (ou potentiellement) capables de se croiser ; toute espèce est isolée du point de vue de la reproduction des autres espèces » (E. Mayr). 3. — (Tradit.) a) Apparence sensible (communier sous les deux espèces, c.-à-d. sous les espèces du pain et du vin), b) Images matérielles qui se détachent des corps et impressionnent les sens : « Lorsque je vois un bâton, il ne faut pas s’imaginer qu’il sorte de lui de petites images voltigeantes par l’air, appelées vulgairement des espèces intentionnelles, qui passent jusqu ’à mon œil » (Descartes). 4. — Cas d’espèce : cas part., qui exige une adaptation des normes ou des lois gén.