Databac

ésotérisme

ésotérisme

Doctrine selon laquelle certaines connaissances ne doivent être communiquées qu’aux initiés.

Commentaire

L’ésotérisme concerne la partie mystérieuse des sciences cabalistiques, ou sciences occultes, dont les mages gardent le secret et qu’ils révèlent à leurs seuls disciples ayant surmonté les différentes épreuves de l’initiation. Cet enseignement est consigné dans des ouvrages appelés « clés » ou « clavicules » : il porte sur les magies, l’alchimie, les tarots, les arcanes et les divers mythes et mystères du monde. A l’ésotérisme correspond un style volontiers mystérieux, au lexique occulte.

Exemple

Les hommes naquirent après la mise en place des trois règnes inférieurs, mais on ne pouvait pas encore leur donner la qualification d’hommes. Il s’agissait à ce moment d’êtres irresponsables, d'hommes animaux. Il leur faudra attendre l’action d’Héphaestos et de Prométhée, qui introduiront, le premier l’étincelle du Feu divin, le deuxième le Feu-serpent ; c’est alors que la légende leur donnera le qualificatif d’hommes. (R. Emmanuel, Pleins Feux sur la Grèce antique, « la Mythologie vue par ses écoles de mystères ».)

ESOTERISME nom masc. - Doctrine dont le contenu ne doit être connu que d’un très petit nombre d’initiés. ETYM. : du grec esôterikos (sur eso = « à l’intérieur ») signifiant « diffusé à l’intérieur » et s’opposant à exôterikos = « diffusé à l’extérieur ». Les mots « exotérisme » et « exotérique », qui sont les antonymes de « ésotérisme » et « ésotérique », existent en français, mais sont peu employés. L’adjectif ésotérique se rapportait à toute école philosophique, tout cercle religieux, qui se refusait à vulgariser son enseignement, à répandre ses connaissances au-delà d’un groupe très étroit de fidèles. Ceux-ci devaient, souvent à l’occasion d’un rituel initiatique, faire preuve de leur valeur. Ainsi, on peut dire des mystères d’Éleusis, dans la Grèce antique, qu’ils étaient de nature ésotérique : ils constituaient en effet un rituel obscur dont le secret, pour l’essentiel, a été préservé, mais qui devait consister en la découverte de visions mythologiques censées révéler le secret de la vie après la mort. On parle également de l’ésotérisme d’une œuvre littéraire ou philosophique si complexe qu’il n’est pas possible d’en découvrir le sens. Cet ésotérisme peut être le fruit d’un calcul délibéré de l’auteur qui construit son œuvre à l’aide de références qu’il dissimule au lecteur : ainsi, certains critiques ont tenté de démontrer que le célèbre sonnet « Voyelles » de Rimbaud était en fait la retranscription poétique de théories occultistes auxquelles l’auteur aurait été initié. De manière différente, Mallarmé a souvent reconnu et même revendiqué le caractère ésotérique de ses textes : leur difficulté pour lui était le signe d’une beauté qui d’abord se refuse. Le poème devait être semblable aux « hiéroglyphes inviolés des rouleaux de papyrus ».

Liens utiles