ÉROS
ÉROS. n.m. Terme gr. désignant comme nom propre le dieu de l'Amour, comme nom commun l’amour, et plus particulièrement l’amour sexuel. L’existence d’un seul mot, «amour», pour désigner des dispositions affectives extrêmement différentes, crée en français une constante ambiguïté dans l’usage du mot «amour». La langue grecque dispose de philia (lat. dilectio) pour désigner l’amitié, la tendresse dans lesquelles n’intervient pas le désir sexuel ; et d’agapè (caritas en lat.) pour désigner l’amour de bienveillance. Éros et ses dérivés (érotisme, érogène, érotique) impliquent toujours l’idée du désir sexuel, du désir de jouissance, de la tendance possessive. — Dans la psychanalyse freudienne, Éros représente toutes les pulsions orientées vers la vie et la conservation de l’être : désir de jouissance, de plaisirs sensibles, de plaisirs sexuels, désir de bien-être. — Le Banquet de Platon analyse admirablement la dialectique ascendante qui conduit de la beauté physique et de l’amour charnel jusqu’à la sagesse qui est parmi les plus belles choses. Quand il a aperçu quelle beauté il y a dans la connaissance, l’homme se tourne «vers cet océan immense du beau et, le contemplant, il enfante un grand nombre de beaux, de sublimes discours, ainsi que des pensées inspirées par un amour sans bornes pour la sagesse».
ÉROS
Dans la dernière théorie freudienne des pulsions, l’Éros désigne l’ensemble des pulsions de vie, opposées aux pulsions de mort. Le terme d’Eros, emprunté à la mythologie et à la philosophie grecque, permet de considérer la sexualité dans l’acception la plus large d’énergie vitale, par opposition à celui de libido qui désigne plus spécifiquement l’énergie issue de la pulsion sexuelle.
ÉROS 1. Éros était chez les Grecs le dieu de l’amour. Le terme amour présentait la même ambiguïté qu’en français et valait aussi bien pour le désir sensuel que pour l’amour du bien : Platon rapporte à Éros ces deux formes d’élan. 2. Le nom d’Éros est utilisé par S. Freud pour représenter l’ensemble des pulsions de vie (pulsions sexuelles et d’autoconservation). Éros est opposé à Thanatos (la mort) qui représente les pulsions de mort.