Databac

Érechthéion

Érechthéion. À Athènes, le temple qui accueillit le culte le plus célèbre d'Athéna, sous le titre d'Athéna Po-lias, «déesse de la Cité», érigé sur l'Acropole, au nord du Parthénon; il fut probablement commencé après 481 av. J.-C. et, après une brève interruption, terminé en 406. Une inscription de 409 (qui se trouve maintenant au British Muséum) explique les détails de sa construction. On ignore le nom de l'architecte, mais ce fut peut-être Mnésiclès qui construisit les Propylées. Son nom témoigne du fait qu'Érechthée (voir supra) y était également adoré; Homère connaissait ce culte conjoint. L'Érechthéion fut le dernier des temples grecs érigés sur ce site, celui qui l'avait immédiatement précédé ayant été construit par Pisis-trate et ses fils, et incendié par les Perses en 480. Le plan en était très compliqué, principalement parce qu'il fallait incorporer certains emplacements que les Athéniens tenaient pour sacrés : les tombes des rois mythiques Cécrops et Érechthée; l'olivier sacré qu'Athéna avait fait sortir de terre lors de sa lutte contre Poséidon pour la possession de l'Attique, brûlé en même temps que le temple précédent, mais survivant miraculeusement ; et la fontaine d'eau salée que Poséidon fit sortir en frappant un rocher d'un coup de son trident. Il est vraisemblable que la cella, ou chambre (voir temples) ait contenu le Palladion, la plus ancienne statue de la déesse à Athènes, en bois d'olivier, dont on disait qu'elle était tombée des cieux (il y est fait référence dans Les Euménides d'Eschyle, quand Athéna dit à Oreste de l'embrasser en guise de supplication). Cette statue était celle à laquelle, à l'origine, les Athéniens avaient dédié le péplos des Panathénées (avant l'érection du Parthénon); devant elle, brûlait perpétuellement une lampe en or conçue par le sculpteur Callimaque. Le temple contenait aussi un autel à Poséidon et à Érechthée (la raison de la combinaison de ces deux noms est obscure) et d'autres autels, à Boutés, fils d'Érechthée, et à Héphaistos. Le temple était de facture ionienne (par contraste avec la facture dorique du Parthénon), construit en marbre blanc du Pentélique, avec une fresque de calcaire noir d'Éleusis. Le porche sud est célèbre pour les six «jeunes filles», les sculptures des cariatides qui, de leurs têtes, maintiennent le toit de marbre, et représentent peut-être les arrephoroi, ou jeunes filles qui, lors des Panathénées, portaient dans des paniers les symboles secrets d'Athéna. L'une de celles que l'on voit maintenant est une reproduction, l'original se trouvant au British Muséum, ainsi qu'une colonne ionique.



ÉRECHTHÉION. Temple construit entre 421 et 406 av. J.-C. sur l'Acropole d'Athènes au nord du Parthénon. Il était consacré au culte des divinités et des héros associés à la fondation de la cité comme Athéna, Poséidon et le roi légendaire Érechtée et abritait le « xoanon » d'Athéna dont la légende voulait qu'il fût tombé du ciel. D'un plan assez compliqué, ce temple est un chef-d'oeuvre du style ionique. On trouve au sud le célèbre portique (galerie à colonnes) des Caryatides, statues de femmes soutenant la corniche sur leur tête. Transformé au VIIe siècle en église, puis en harem par les Turcs à la fin du XVe siècle, le temple fut très endommagé au cours de la guerre d'indépendance grecque (1821-1827). L'Érechthéion fut restauré de 1902 à 1909. Voir Ionique (Ordre).