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ÉPOCHÈ

ÉPOCHÈ. n.f. (gr. épochè «époque», «moment stable où le temps semble arrêté»). Chez les sceptiques, c’est la suspension du jugement : ne rien nier, ne rien affirmer. — Dans la philosophie moderne, terme utilisé en phénoménologie. Chez Husserl, l'épochè, c’est d’abord la méthode. Voulant fonder une philosophie scientifique, il se propose de ne pas tenir compte des philosophies du passé, pour revenir aux choses mêmes, et les interroger sans préjugé : «L'épochè philosophique que nous nous proposons de réaliser doit consister en ceci que nous suspendions notre jugement à l’égard de l’enseignement de toute philosophie préalable, et que nous poursuivions nos analyses dans les limites imposées par cette suspension du jugement. C’est un radicalisme qui, à l’encontre de toutes les idoles, des puissances de la tradition, des préjugés de tout genre, fait valoir les droits de la raison autonome à s’imposer comme seule autorité en matière de vérité. Porter sur les choses un jugement rationnel et scientifique, c’est se régler sur les choses mêmes, revenir des discours et des opinions aux choses mêmes, les interroger en tant qu’elles se donnent elles-mêmes, et repousser tous les préjugés étrangers à la chose elle-même» (la Philosophie comme science rigoureuse). L'épochè, chez Husserl, c’est ensuite la mise en pratique de sa méthode dans le développement de son système. C’est une étape de la «réduction phénoménologique», la «mise entre parenthèses», la suspension du jugement en ce qui touche non seulement l’existence des réalités du monde, mais encore les sciences, y compris les sciences de l’homme, la métaphysique, les sciences pures comme les mathématiques et la logique, pour parvenir à l’élément résistant, le sujet transcendantal, la conscience pure (Méditations cartésiennes).

épochè (mot gr. signif. doute), suspension de tout jugement portant sur l'existence des choses. — L'épochè est préconisée par la phénoménologie de Husserl pour étudier les phénomènes de la conscience : elle nous permet ainsi de comprendre, par exemple, le sens des diverses religions, indépendamment de tout jugement de valeur relatif à la réalité véritable de leur révélation. Un autre exemple est donné par cette malade qui affirme entendre des voix. « Ces voix ne sont pas réelles, lui dit le médecin. — Mais, lui répond-elle, il est certain que je les entends. » Le phénoménologue étudiera le sens de ce phénomène, indépendamment de tout problème d'existence.

EPOCHE (gr. épochè, arrêt, suspension)

Suspension du jugement pratiquée par les sceptiques grecs en vue d'atteindre un état d'indifférence ou paix de l'âme (ataraxie). Cet état, propre au jugement qui se trouve dans l'impossibilité d'affirmer ou de nier en raison de la force égale des arguments contraires, est la seule fin possible de notre activité de penser. Chez Husserl, attitude qui consiste à mettre entre parenthèses le monde objectif (suspension de toute adhésion naïve au monde et aux propositions scientifiques qui s'y rapportent). Ce refus de prendre position face au monde et à la science est un retour aux choses mêmes en tant que phénomènes d'existence.

EPOCHE 1. — Chez les sceptiques grecs : suspension du jugement. 2. — Chez Husserl : suspension du jugement en ce qui concerne la réalité du monde et les conditions empiriques de l’existence du sujet qui effectue cette mise entre parenthèses, ou réduction phénoménologique.




Mot grec (epokhè) signifiant « interruption », « arrêt », « suspension du jugement ». Attitude fondamentale des sceptiques qui, devant l’impossibilité où l’homme se trouve d’affirmer ou de nier quoi que ce soit, préconisent en toutes choses la suspension du jugement. • Husserl, qui emprunte ce terme aux sceptiques, définit l'épochè phénoménologique comme la mise entre parenthèses du monde objectif, par laquelle le sujet fait abstraction de tout ce qu'il peut savoir sur le monde pour saisir la façon dont sa conscience « vise » les choses.