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ENCYCLOPÉDIE

ENCYCLOPÉDIE. À l'image de la Cyclopaedia de Chambers dont le libraire Le Breton envisageait la publication en français, l’Encyclopédie est un «dictionnaire raisonné des lettres, des arts et des métiers». Le premier volume est paru en 1751. Diderot, quelquefois aidé par l'abbé de Prades, en a écrit ou retouché plus de mille articles sur la philosophie et la littérature, la morale, la religion, la politique, l’économie, les arts appliqués. D’Alembert a écrit le Discours préliminaire, un article célèbre sur Genève qui est à l’origine d'une querelle avec Rousseau sur la portée des spectacles de théâtre, et des articles concernant les questions mathématiques et scientifiques. Le chevalier de Jaucourt a touché un peu à tous les sujets. Sous la direction de ces trois hommes, l'Encyclopédie est l’œuvre d’une multitude de collaborateurs plus obscurs, Duclos (morale), Marmontel (littérature), Le Blond (fortifications et tactique), Le Roy (astronomie), Blondel (architecture), Belin (marine), Toussaint (jurisprudence), abbé Yvon (métaphysique et morale), abbé Mallet (théologie, histoire et littérature), La Condamine (mathématiques). Montesquieu ne donna à l’Encyclopédie qu'un article inachevé sur le goût, Voltaire n'écrivit que des articles de littérature, Rousseau se borna à la musique et à l'article «Economie politique», Buffon, à qui on avait demandé l'article sur la nature, ne put répondre à la demande. Une esprit commun ordonne tous les efforts. Il s’agit d’abattre les préjugés et de faire triompher la raison. A l’idée religieuse de l’humanité déchue, les encyclopédistes opposent la volonté optimiste d’assurer le bonheur humain par le progrès de la civilisation. Par cette foi, l'Encyclopédie caractérise parfaitement le XVIIIe siècle. La partie technique est la meilleure ; on peut admirer la richesse des articles et la qualité des planches. Diderot et d'Alembert ont voulu réhabiliter les travailleurs manuels et les techniciens. L’entreprise, immédiatement attaquée par les jésuites dans le Journal de Trévoux, puis par Fréron, Palissot, Moreau, a fait l'objet de diverses condamnations par le Conseil du roi et le Parlement. Elle fut efficacement protégée par Mme de Pompadour et Malesherbes. L’arrêt de 1752 reproche à l'Encyclopédie «d’élever les fondements de l’irréligion et de l'incrédulité». On pourra se faire une idée personnelle sur l’esprit de l'Encyclopédie en lisant les articles «Certitude», «Raison», «Imposture», «Pyrrhonisme», «Christianisme», «Oracle», «Papes», «Hérétiques», «Réfugiés», «Homme», «Passion». Pour déjouer la censure, le style adopté est prudent, insinuant, habilement ironique ; on simule l’accord pour suggérer le désaccord. Ex. «Au lieu de s'embarrasser dans une suite de raisonnements captieux et propres à ébranler une foi peu affermie, il faut se soumettre à l'autorité des livres saints et faire son salut en tremblant» (art. «Damnation», attribué à Diderot). Un certain nombre d’erreurs et de plagiats relevés dans l’Encyclopédie ont été signalés dans le Journal de Trévoux et ailleurs.
Encyclopédie
L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, fut publiée sous la direction de Diderot et d’Alembert de 1751 à 1772. C’est un exemple assez exceptionnel, sinon unique, de collaboration d’intellectuels pour élaborer une œuvre dont l’influence sur l’évolution des esprits et sur la préparation de la Révolution française a souvent été soulignée - si largement qu’on oublie volontiers les différences séparant les rédacteurs : représentatifs des diverses tendances de la philosophie française des Lumières, les Encyclopédistes ont produit une idéologie moyenne caractérisée par le refus du principe d’autorité en matière scientifique, la croyance aux vertus du rationalisme et de l’esprit critique, la méfiance à l’égard du christianisme et de toute religion.
Principaux rédacteurs, outre les deux promoteurs : d’Holbach (articles de chimie et minéralogie), Helvétius et Condillac (philosophie), Quesnay et Turgot (économie), Voltaire (littérature), Rousseau (musique), Daubenton (histoire naturelle), Marmontel (critique littéraire).
ENCYCLOPÉDIE ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772). Publication conçue par Denis Diderot qui en fut le principal maître d'oeuvre, l'Encyclopédie eut pour but de faire connaître les progrès des sciences et de la pensée, « des efforts de l'esprit humain dans tous les genres ». Elle exprimait aussi l'état d'esprit des Lumières, attentif à exercer son esprit critique, en particulier dans les domaines politiques et religieux. Elle prépara les esprits à la Révolution de 1789 et annonça l'avènement de la bourgeoisie. L'Encyclopédie comprenait 17 volumes de textes et 11 volumes de planches. D'Alembert rédigea le Discours préliminaire. Cent trente auteurs participèrent à sa rédaction, notamment Voltaire, Montesquieu et Rousseau mais aussi Turgot et Quesnay pour l'économie politique, Buffon pour l'histoire naturelle, Condillac, Helvétius et d'Holbach pour la philosophie. Le clergé et la noblesse de cour s'opposèrent à la publication qui fut aussi condamnée par le pape. Cependant, l'oeuvre fut menée à son terme grâce à l'appui de personnages puissants comme Malesherbes, directeur de la Librairie, à l'énergie de Diderot mais aussi au sens des affaires du libraire Le Breton, 25 000 exemplaires environ ayant été diffusés au XVIIIe siècle.


ENCYCLOPÉDIE C’est l’ensemble des connaissances humaines, dont A. Comte proposait notamment la constitution par unification de toutes les sciences. A ne pas confondre avec le « savoir absolu » de Hegel.