Databac

EN-SOI

EN-SOI. n.m. Ce qu'est une chose dans sa nature propre, c'est-à-dire telle qu'elle serait saisie dans un acte de connaissance rigoureusement objectif et absolu. En réalité, nous sommes exposés à des erreurs, des illusions, des préjugés. Nous sommes également tributaires de nos moyens de connaissance, de nos sens, et de la structure de notre esprit. Kant a appelé la chose en soi «noumène», par rapport au phénomène, c'est-à-dire à ce qui nous est donné dans les conditions d'une expérience possible. Le concept de noumène n'a rien de contradictoire. Mais, selon Kant, nous ne pouvons pas atteindre la chose en soi, parce que nous n'avons «aucune intuition (...) par laquelle des objets puissent nous être donnés hors du champ de la connaissance sensible» (Critique de la Raison pure). — Dans la philosophie de Hegel, l'en-soi est le mode d'être du réel doté d'une existence absolue, clos sur lui-même, sans relation avec l'extérieur. — Un des points importants de la philosophie de Sartre est l'opposition radicale et insurmontable entre le pour-soi et l'en-soi. L'en-soi, c'est l'être massif, replié sur soi, plein. La conscience est incapable de se fixer dans l'en-soi. Elle est toujours là pour dire : Je ne suis pas ce que je suis. L'en-soi est sa tentation et elle ne peut pas s'y fixer.

EN-SOI

Se définit, selon les systèmes philosophiques, par son opposition soit au pour-nous, soit au pour-soi.

♦ Dans le premier cas, l’expression désigne globalement ce qu’est une chose ou une idée dans sa nature propre, c’est-à-dire : soit indépendamment de l’erreur individuelle et selon sa définition généralement acceptée par tous les hommes ; soit indépendamment de ses apparences (comme Idée chez Platon) ou de ce qu’en perçoivent ou de ce que connaissent les hommes (comme noumène chez Kant).

♦ Dans le second cas, et depuis Hegel, l’en-soi est le mode d’être du réel en tant qu’il est présence indifférente, sans relation avec l’extérieur et doté d’une existence ignorant tout autre que lui. Comme tel, il caractérise le début et la fin de la dialectique hégélienne. Pour Sartre il représente une tentation permanente de la conscience humaine, pourtant incapable de s’y fixer dans la mesure où elle est au contraire caractérisée par l’être pour soi.

en-soi, réalité matérielle existant indépendamment de nous. — La « chose en soi », chez Kant, est la matière qui est à l'origine de nos sensations. Elle s'oppose au phénomène, à la représentation, qui dépend de notre esprit. Fichte distingue la chose en soi (an sich) et la vie absolue de l'esprit réfléchissant, qui est en soi (in sich) au sens d'« intérieur à soi » ; dans un cas, il s'agit d'un en-soi objectif, dans l'autre d'un en-soi identique à l'expérience absolue du sujet. Hegel et, à la suite, Sartre et la philosophie moderne opposent l'en-soi (la chose) au « pour-soi » (l'existence humaine). L'en-soi se caractérise par son immuabilité, son épaisseur de matière; le pour-soi, par sa mobilité et sa liberté.




EN SOI POUR SOI 1. Soi : ce que chacun est pour lui-même, la personnalité même (n'obéir qu'à soi). 2. En soi : - dans le couple en soi / pour nous, en soi désigne ce qu’est une chose indépendamment de la façon dont on la perçoit ou on la connaît (ce qui est grand pour nous ne l'est pas en soi mais relativement à nous). La chose en soi est ce que Kant nomme le noumène tandis que ce que l’homme connaît est le phénomène — voir ce mot. - Dans le couple en soi / pour soi, en soi désigne ce qui n’a pas conscience de soi, la matière et pour soi la conscience qui se connaît elle-même. 3. Pour soi : voir ci-dessus.