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EMPIRISME

EMPIRISME, n.m. (gr. empeirikos «qui prend l’expérience pour guide»). ♦ 1° Attitude scientifique. L’empirisme se contente d’observer sans idée préconçue. L’empirisme peut être méthodologique : attitude adoptée pour se laisser instruire par les faits, sans aucun souci préalable d’interprétation. Claude Bernard parle, à ce sujet, d’«empirisme scientifique». Ce peut être, aussi, une attitude systématique inspirée par la conviction que seule l’expérience instruit. Elle implique la négation du rôle de la raison dans l’élaboration de la science. À ce moment, l’expérience perd sa signification. «Celui qui ne sait pas ce qu’il cherche ne comprend pas ce qu’il trouve» (C. Bernard). ♦ 2° Psychologie. L’empirisme est la négation de toute connaissance innée (principes de la connaissance, idées innées, perception de la distance par la vue, etc.). ♦ 3° Doctrine philosophique. L’empirisme s’oppose au rationalisme et refuse toute structure a priori de l’esprit humain (axiomes, principes directeurs de la connaissance, catégories). Selon lui, tout ce que nous savons est un produit de l’expérience. Le principe de base de l’empirisme s’énonce : «Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu (Il n’y a rien dans l’entendement qui n’ait été antérieurement dans l’expérience sensible).» L’empirisme peut être très étroit, comme le sensualisme de Condillac, ou avoir une conception plus large de l’expérience, admettre, par exemple l’intuition de la réalité en soi et par conséquent une expérience métaphysique, et même l’expérience de Dieu, l’expérience mystique. ♦ 4° Le Cercle de Vienne, association fondée en 1929, et groupant des scientifiques comme Schlick, Carnap, Reichenbach, a professé un empirisme logique. Son principe de base est empiriste : la seule source de notre connaissance du réel est l’expérience. Il demande à la logique de constituer un langage scientifique qui serait, à la limite, commun à toutes les sciences. C’est une forme moderne de la thèse de Condillac : «Une science est une langue bien faite.»

EMPIRISME Doctrine qui affirme que nos connaissances viennent de l’expérience, c’est-à-dire du contact avec le monde extérieur que nous permettent nos sens. L’empirisme refuse l’idée que puissent exister en l’esprit humain des données ou des facultés indépendantes de l’expérience. Les empiristes les plus connus sont des philosophes anglais des XVIIe et XVIIIe siècles tels J. Locke ou David Hume (1711-1776): Traité de la nature humaine, Paris, Aubier-Montaigne, 1968. On ne doit pas confondre l’adjectif empiriste qui désigne l’adhésion à l’empirisme et qui est donc une option philosophique et l’adjectif empirique qui signifie expérimental et n’implique aucun choix philosophique (j'ai empiriquement constaté, au cours de mes voyages, que les animaux familiers, sont moins nombreux à l'étranger qu'en France).


Empirique, empirisme Du grec empeiria, « expérience ». - Empirique : qui se fonde sur l’expérience (synonyme : a posteriori). - Empirisme : doctrine qui fait de l’expérience sensible la source de toute connaissance, par opposition au rationalisme. • On résume l'empirisme par la formule classique : « Il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait d'abord été dans les sens ». • Pour l'empiriste Locke, l'esprit humain est comparable, à la naissance, à une table rase (tabula rasa) vide de tout caractère et de toute idée.

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