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Ègine (mythologie)

Ègine, petite île montagneuse à l’entrée du golfe Saronique. Elle ne possède que sur sa côte ouest une petite plaine cultivable, où s’éleva une cité du même nom. Sa situation en fait une thalassocratie à l’époque archaïque. Habitée à l'époque préhellénique par les Myrmidons, elle fut occupée par les Doriens, qui s’amalgamèrent à la population primitive. Il ne put s’y établir d’aristocratie foncière, et ses habitants furent « industriels », armateurs, négociants ou marins. Rattachée à l’époque archaïque au royaume d’Argos, elle en était le centre commercial, et le roi Phidon y établit un atelier de monnaie. Indépendante après Phidon, elle ne connut jamais la tyrannie et entra dans l’amphictyonie de Calaurie. Sa monnaie, frappée d’une tortue, servit d’étalon : elle était répandue de l’Asie Mineure à l’Italie et de l’Égypte à la mer Noire. Égine exportait ses produits manufacturés, qui firent sa richesse : vaisselle courante, quincaillerie et bimbeloterie en cuivre et en fer, appelés article d’Égine, œuvres d’art de ses bronziers. Elle employait dans ses ateliers des dizaines de milliers d’esclaves et allait chercher sa matière première et ses denrées alimentaires à travers toute la Méditerranée. Elle fit de son port un port franc, ouvert à tous les étrangers. Avec Corinthe et Samos, Athènes était sa grande rivale. Elle partagea avec la dernière cité l’honneur de la victoire de Salamine mais, en 458 av. J.-C., elle s’allia à Corinthe contre Athènes ; l’année suivante, Athènes l’occupa, en chassa la population et y installa des clérouquies. Les Spartiates rendirent l'île à ses propriétaires, mais elle avait perdu toute son importance. À la fin du IIIe s. av. J.-C., elle fut intégrée à la ligue Achéenne puis subit le sort de la Grèce romaine. On y célébrait des jeux en l’honneur d’Éaque, premier roi mythique de l’île, et on conservait les couronnes gagnées à ces concours dans le temple d’Athéna Aphaia, dont les restes comptent parmi les plus belles ruines de la Grèce.

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