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Edition

Edition 1. Ensemble des activités autres que l’écriture proprement dite qui président à la publication d’un livre. L’éditeur prend en charge le choix des manuscrits, les opérations qui permettent de passer du manuscrit au livre (fabrication) et de commercialiser le produit (diffusion). 2. Ensemble des livres fabriqués en une seule fois. Les éditions qui suivent la première édition d’un ouvrage peuvent comporter des « variantes ». La première édition est appelée « édition originale ». S’il s’agit d’une édition originale rare et ancienne, on parlera d’« édition princeps ». Une « édition critique » est une édition dont le texte a été mis au point par un spécialiste. ÉDITION nom fém. — 1. Activité consistant dans la publication, la diffusion et la vente d’un texte. 2. Totalité des exemplaires d’un texte publiés en une fois. La première édition d’un texte est appelée édition originale. On parle d’édition princeps lorsque le texte concerné est un ouvrage ancien et rare. D’édition en édition, le texte peut légèrement varier : on parlera d'édition revue et corrigée et enfin, lorsque le texte se présente sous une forme considérée comme définitive, d'édition ne varietur. Lorsque le texte a été établi à partir de l’étude des originaux et des manuscrits par des spécialistes qui peuvent l’assortir de notes et de commentaires, il s’agit d’une édition critique. Quelques exemples montrent bien l’importance que peuvent revêtir les problèmes d’édition. L’édition d’un texte peut d’abord être fautive et défigurer celui-ci. Ainsi, Ulysse de l’écrivain irlandais James Joyce fut publié dans les années 20 en anglais à Paris, d’où de nombreuses coquilles qui n’ont été corrigées que soixante ans après, à l’occasion d’une édition critique du texte qui sert désormais de référence. Comme l’explique bien Gérard Conio, dans 25 grands romans français résumés et commentés (1990, Marabout), à propos de Sous le soleil de Satan de Bernanos, une œuvre peut aussi être dénaturée par l’intervention du responsable éditorial. À l’inverse, l’édition d’un texte, loin de défigurer celui-ci, peut quelquefois lui donner forme. Cela se produit lorsque l’auteur n’a pas pu ou n’a pas voulu se charger lui-même de mettre en forme son texte. L’exemple le plus célèbre est celui des Pensées de Pascal. Le philosophe français est mort sans avoir mené à bien son projet d’une apologie du christianisme. Il a laissé seulement des fragments à partir desquels ses héritiers puis différents éditeurs ont proposé différents agencements de ces « brouillons ». La même remarque s’appliquerait aux derniers volumes de A la recherche du temps perdu dont Proust n’a pas eu le temps de surveiller la publication. On pourrait enfin citer le cas de Rimbaud qui, sauf en ce qui concerne Une saison en enfer, s’est toujours désintéressé de la publication de ses œuvres, laissant ce soin à ses amis, ses éditeurs qui ont dû décider, par exemple, de l’ordre dans lequel classer les poèmes des Illuminations.  

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