Douris

Douris, peintre et potier (Athènes, fin vie s.-début Ve s. av. J.-C.). Quoique ayant signé des coupes en tant que potier, Douris est avant tout un peintre qui a orné des coupes estampillées par d’autres potiers. De tous les peintres de vases, c’est celui dont nous possédons le plus d’œuvres (environ une trentaine). C’est, avec Euphronios, l’un des plus grands peintres de la figure rouge du style dit « sévère » ; mais ou remarque chez lui de grandes inégalités dans la production et des manières différentes selon l’époque de sa carrière. Dans certaines œuvres, on a pu le taxer de timidité, de rigidité ; on lui a reproché de rester attaché aux traditions dépassées, voire de plagier d’autres peintres, et de fait, on est souvent frappé par sa sécheresse et l’archaïsme de certaines de ses représentations. Mais cet homme, qui était sans doute d’une immense fécondité et qui pouvait peut-être parfois bâcler des œuvres de commande, nous a laissé des ouvrages d’une vie et d’une grâce incomparables, témoignant d’un sens du tragique et du pathétique qui touchent au mysticisme religieux et côtoient un réalisme burlesque. Ces qualités exceptionnelles permettent de le comparer à ces grands tragiques athéniens qui, dans leur tétralogie, touchaient au sublime pour s’échapper vers un truculent burlesque dans le drame satyrique.