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Domitien

Domitien (Titus Flavius Domitianus. 51-96 apr. J.-C.). Empereur romain de 81 à sa mort. C'était le plus jeune fils de l'empereur Vespasien et le dernier des Flaviens.

Domitien, Titus Flavius (51-96) ; empereur romain [81-96].

À l’inverse de l’enfance de son frère Titus, celle de D. est triste, malheureuse et son éducation est négligée. Au cours de la lutte pour Rome, en décembre 69, l’avant-garde de Vespasien libère son fils cadet D. des partisans de Vitellius. Son père et son frère étant en Orient, D. représente donc à Rome la nouvelle famille impériale. Il est fait César, Prince de la jeunesse et reçoit, pour 70, la préture à pouvoir consulaire. D. veut alors diriger l'État, envisageant, entre autres, une expédition contre les Germains afin de contrebalancer les victoires de son frère aîné. On lui donne un mentor, en qui Vespasien a toute confiance : D. est écarté du pouvoir réel même s’il est membre des grands collèges religieux et s’il est consul à six reprises sous le règne de son père. Aiguillonné par ces blessures infligées à son amour-propre, mais aussi par un véritable besoin d’action et une grande volonté de puissance, D. prend le pouvoir à la mort prématurée de Titus (81). Il a 30 ans et il entend régner. Qu’il ait revêtu dix fois le consulat, se soit érigé (en 85) censeur perpétuel, ait donné à sa personne un caractère sacré (port continuel de la pourpre triomphale, institution de rites orientaux, etc.), peut être interprété comme signes d’une aspiration à instaurer un régime monarchique autocratique de type oriental. Mais pour l’essentiel le gouvernement de D. ne diffère guère de celui de son père et de son frère. C’est sous son impulsion que l’administration de l’Empire commence à être dirigée par des chevaliers, connaît une intégrité inhabituelle jusque-là, et que de nouvelles provinces sont constituées (les 2 Germanies ; les 2 Mésies). Une tradition tente de diminuer l’importance de ses victoires dans les campagnes engagées contre les Chattes en Germanie (83 et 89) et contre les Daces de Décébale (85-89) mais l’intégration du massif du Taunus au sein de l’Empire et la formation des Champs Décumates, la sauvegarde des provinces situées sur la rive droite du Danube, le perfectionnement du limes (quasi continu depuis Coblence jusqu’à Stuttgart) et des liaisons Rhin-Danube, démentent cette assertion. De même les succès sont évidents en Bretagne (Agricola). L’opposition sénatoriale, qui avait lutté sous Claude pour une restauration de la République, se bat maintenant sous l’influence de philosophes des écoles cynique et stoïcienne, tel Dion Chrysostome, pour le maintien du principal instauré par Auguste, estimant que cette charge difficile et lourde en responsabilités devait incomber au meilleur des candidats et non au descendant d’une dynastie selon l’ordre successoral. Les complots, qui se multiplient au sein de l’aristocratie, sont réprimés brutalement par l’empereur qui engage à la fin de l’année 93 une épreuve de force avec le Sénat. L’assassinat de D. en septembre 96 est accueilli avec soulagement par l’aristocratie et le Sénat vote la damnatio memoriae. C’est cette seule tradition que retinrent les historiens du IIe siècle, négligeant et l’empereur de la continuité flavienne et le novateur. La partialité compréhensible des sources (la biographie de Suétone, le 67e livre de Dion Cassius, l'Agricola de Tacite) fait trop souvent oublier que l’Empire connut un essor économique, intellectuel et artistique sous ce règne (Stace et Martial ; palais Flavien sur le Palatin à Rome ; art remarquable du bas-relief et de l’effigie).

Bibliographie : St. Gsell, Essai sur le règne de l’empereur Domitien, 1894.




DOMITIEN (Rome, 51- id., 96 ap. J.-C.). Empereur romain de la dynastie des Flaviens, il régna de 81 à 96 ap. J.-C. Fils de Vespasien et frère de Titus auquel il succéda en 81 ap. J.-C., Domitien revendiqua pour lui le pouvoir absolu et exerça un régime de terreur. Il réprima avec une dureté implacable les complots que la noblesse sénatoriale organisa contre lui et persécuta les chrétiens. A l'extérieur, il étendit l'empire en achevant la conquête de la (Grande-) Bretagne et en annexant les Champs Décumates (entre Rhin et Danube) en 89. Domitien mourut assassiné, victime d'un complot auquel participa sa femme. Nerva lui succéda. Voir Agricola, Antonins.

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