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Dominique DELOUCHE

Pianiste, peintre, il débute par le journalisme de cinéma, l’assis-tanat (de Fellini et René Clément), la publication d’un précieux reportage de tournage, Journal d’un hidoniste (Éd. du Cerf, 1956), et surtout la réalisation de superbes courts métrages, sur la musique, le sport et la religion. On pouvait parler alors — avec François Porcile — d’une approche faite «d’élégance et de rigueur», de «dépouillement de plus en plus accentué des formes extérieures (d’un art ou d’un être) pour en dégager l’intériorité, la spiritualité». Le point culminant de cette période est sans doute sa Messe sur le monde, d’après Teilhard de Chardin, où précision et préciosité s’équilibrent parfaitement. Puis Delouche se lance dans le long métrage de fiction, et là, force est de reconnaître que sa touche se fait plus lourde, plus pâteuse. En dépit — ou à cause — de l’apport de comédiens de talent (Danielle Darrieux, Jean Le Poulain), il échoue dans sa tentative de donner corps à des rêveries dramaturgiques d’un autre âge, encombrées de références ophulsiennes et proustiennes qui ne font que plus amèrement ressentir la légèreté de son propos. L’Homme de désir demeure pourtant l ’une des rares tentatives pour traiter dignement du problème de l’homosexualité. Troisième période: les téléfilms, où l’auteur s’efface humblement derrière les prestigieuses figures de Baudelaire, de Jean-Jacques Rousseau (auteur d’opéras), de Purcell. Son professionnalisme, sa sensibilité, la fluidité de sa technique trouvent ici un terrain de choix où s’exercer. On était pourtant en droit d’espérer de Dominique Delouche un peu plus que ces arabesques, si brillantes soient-elles, ces spectroscopiques où sa personnalité se dilue dans une suavité diaphane. Il est vrai que la grâce, parfois, affleure.ballets

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