Diérèse (nom fém.)
En poésie, on appelle diérèse le fait de prononcer en deux syllabes deux voyelles consécutives. Exemple Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien. (Arthur Rimbaud, Poésies, «Sensation».) Commentaire La diérèse, qui permet à un mot de prendre davantage d'ampleur dans le vers, est un procédé de mise en valeur. Elle s'accompagne souvent d'un effet d'écrasement ou de dilatation.
Diérèse. Compte en deux syllabes orales distinctes de deux voyelles graphiques qui se suivent, et dont la première pourrait correspondre à une semi-consonne. L’inverse constitue la synérèse :
extasié [zje] : une syllabe = synérèse
extasié [zie] : deux syllabes = diérèse
Le choix offert entre ces deux possibilités est très utile pour obtenir dans un vers le nombre de syllabes nécessaires au mètre et pour éventuellement créer des effets stylistiques d’allongement ou au contraire de resserrement des mots. Ces effets stylistiques se définissent par rapport aux règles d’une époque. C’est ainsi que, dans les siècles classiques, la séparation en deux syllabes est normale si l’étymon latin comprenait deux voyelles. C’est le cas de toutes les finales en -ion (latin -io). Dans ce vers de La Fontaine :
Faute d’y recourir on viole leurs lois.
(Le Paysan du Danube)
il n’y a aucun effet attaché à la diérèse, car l’étymon latin est violare.
La règle va changer à la fin du xixe siècle, lorsqu’on cherche à aligner les règles de la versification sur la prononciation. C’est alors un écart par rapport à la prononciation des semi-consonnes qui va définir l’effet stylistique. La diérèse sur violer dans un texte moderne en constituerait alors un.
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