Diégèse
Diégèse Terme de la nouvelle critique qui, appliqué à une œuvre littéraire, désigne ce que l’on appelle souvent l’ « histoire », c’est-à-dire le récit des événements dans leur déroulement, indépendamment du point de vue du narrateur.
DIEGESE nom fém. - Terme utilisé par certains critiques ou théoriciens pour désigner ce que d’ordinaire, dans une œuvre de fiction, on nomme l’intrigue ou l’histoire. ÉTYM. : du grec diegesis = « récit » que l’on oppose parfois à mimesis = « imitation », « représentation directe par des acteurs ». Le mot a été particulièrement utilisé par les critiques parlant du nouveau roman. À partir de lui ont été formés des néologismes qui sont venus enrichir le vocabulaire critique. On en trouvera de nombreux exemples sous la plume de Jean Ricardou. Celui-ci écrit, par exemple, que, dans Le Palace de Claude Simon ou Le Voyeur de Robbe-Grillet, la description est « anti-diégétique ». Il faut comprendre qu’elle s’oppose à l’intrigue dans la mesure où elle retarde ou interrompt l’action. Il définit le nouveau roman comme la tentative conflictuelle (et dans les cas subversifs : impossible) d’ordonner une hétérodiégèse en une orthodiégèse. Ce qui signifie que le nouveau roman se veut le lieu d’intrigues contradictoires (« hétérodiégèse ») qu’il est impossible au lecteur de réduire à une intrigue unique et cohérente (« orthodiégèse »). Le mot est souvent utilisé sans doute moins pour sa dénotation que pour sa connotation. Dans la mesure où le nouveau roman entend prendre de la distance par rapport aux formes traditionnelles de la narration, il s’oppose à l’idée que le but du roman soit seulement de raconter une histoire. Il entend se construire en s’opposant à ce que Ricardou nomme « l’Empire diégétique ».