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DIDEROT Denis (1713-1784) .

DIDEROT Denis (1713-1784) .

Né à Langres, fils de coutelier, Diderot se destine à la prêtrise. Mais il perd la foi au cours de sa formation. Épris de liberté, il s'adonne à toutes sortes de métiers : précepteur, traducteur, rédacteur de sermons... Sa vie personnelle fut romanesque et mouvementée. Sa plus grande passion fut pour Sophie Volland, avec laquelle il entretint une magnifique correspondance. Lié aux intellectuels du temps, Condillac, Rousseau, d'Alembert, il se vit confier la direction de l'Encyclopédie. Grand agitateur d'idées, il poursuivit par ailleurs une activité foisonnante de critique d'art, de romancier, de philosophe (matérialiste), de dramaturge. Il fut le conseiller artistique de l'impératrice de Russie Catherine II. Il mourut d'une crise d'apoplexie.

DIDEROT (Denis), philosophe français (Langres 1713 - Paris 1784). Après des études chez les jésuites, puis au collège Louis-le-Grand à Paris, il renonce à toute profession régulière et mène une vie de bohème, vit de traductions, de pamphlets, et épouse, en 1743, une lingère (Anne Toinette Champion). Sa notoriété date du moment où il commence à publier l'Encyclopédie (1750), dont le libraire Le Breton lui a confié la direction; cette tâche immense est l'œuvre de sa vie et absorbe presque toute son activité jusqu'en 1772. Dès 1746, il s'était lancé dans la lutte philosophique avec les Pensées philosophiques, où il attaque le christianisme et milite en faveur d'une « religion naturelle » au cœur, qu'il oppose à la « religion révélée ». La Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), où il affirme son scepticisme et s'oriente vers le matérialisme, lui vaut trois mois de prison à Vincennes. Dès lors, il écrira beaucoup et publiera peu. D'une intelligence très vive, mais très dispersée, Diderot se signale, dans les Salons (1759-1781), comme un critique d'art affirmant ses préférences pour le réalisme d'un Chardin ou d'un Greuze. Si ses drames sont médiocres (le Fils naturel, 1757; le Père de famille, 1758), ses théories dramatiques sont importantes; le Paradoxe sur le comédien (1773) souligne que les grands acteurs n'éprouvent pas les passions qu'ils expriment, et qu'ils les simulent bien parce qu'ils calculent froidement leurs effets. Diderot est aussi l'auteur de contes et de romans (le Neveu de Rameau, 1762; Jacques le Fataliste, 1773), où il apparaît comme un disciple des « humoristes » anglais. Mais, à la différence de Voltaire, toutes ses œuvres restent celles d'un philosophe soucieux de définir la nature de l'homme, sa place dans le monde et de fonder une morale (Entretien entre d'Alembert et Diderot, le Rêve de d'Alembert [vers 1772], publiés en 1830). Son but fut d'instaurer une philosophie positive et, à la différence de Rousseau, un intérêt pour les sciences (Pensées sur l'interprétation de la nature, 1753) a toujours soutenu et orienté sa recherche philosophique.

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