didascalie
didascalie. À Athènes, c'était l'« enseignement», les instructions données par l'auteur (ou son représentant) au choeur et aux acteurs d'un dithyrambe, d'une comédie ou d'une tragédie. Le mot en vint à désigner un document officiel relatif à un spectacle, mentionnant le nom de la fête où l'oeuvre avait été représentée et celui de l'archonte éponyme. Pour les oeuvres dramatiques, la didascalie mentionnait les noms des auteurs dans l'ordre hiérarchique de leur succès (le théâtre grec fut toujours affaire de compétition) et les titres des pièces présentées par chaque auteur; les noms des protagonistes, ceux du meilleur acteur et du chorège de la pièce qui avait remporté le premier prix ; pour les concours de dithyrambes, le nom de la tribu victorieuse (chacune des dix tribus fournissait un choeur) et du meilleur flûtiste. Ces renseignements ont survécu dans certains cas sur des inscriptions. Aristote compila au ive siècle av. J.-C. un recueil de didascalies qui n'a pas été conservé mais qui fut utilisé par des savants hellénistiques, et dont certains éléments ont été incorporés aux manuscrits de pièces conservées, fournissant des indications précieuses sur les noms et les dates.
Didascalies. Directions de mise en scène écrites par l’auteur dramatique qui règle paroles, mouvement, décor, afin de guider ses interprètes. C’est, selon Diderot, « le tableau qui existait dans l’imagination du poète lorsqu’il écrivait et qu’il voulait que la scène montrât à chaque instant, lorsqu’on le joue » (Discours sur la poésie dramatique, 1758). Terme plus large qu’indications scéniques, il comprend tout ce qui n’est pas prononcé par les personnages, même leur nom en tête des répliques.
On désigne par ce terme à l’origine, à Athènes, les comptes rendus des concours dramatiques annuels, puis, à Rome, les notices renseignant sur la représentation d’une pièce. Le terme touche donc d’emblée au problème de la représentation.
La distinction dialogue-didascalie, permettant de préciser qui parle, de l’auteur ou de ses personnages, touche au sujet de l’énonciation. Les didascalies peuvent être redondantes lorsqu’elles contiennent une information déjà véhiculée par le dialogue, informatives dans le cas contraire. Inexistantes dans l’Antiquité, rares dans le théâtre classique, elles sont abondantes depuis le XVIIIe siècle, au point de concurrencer parfois, au xxe siècle, le dialogue, voire de l’effacer, dans le mimodrame.