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DÉTERMINISME ET INCERTITUDE

1. LE DÉTERMINISME CLASSIQUE

Laplace : tout est prévisible en droit.
Laplace (1749/1827) a formulé une manière d'évangile du déterminisme classique en écrivant : "nous devons envisager l'état présent de l'univers comme l'effet de son état antérieur et comme la cause de celui qui va suivre. Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent (...) embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'univers et ceux du plus léger atome. Rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passé, serait présent à ses yeux." ("Essai philosophique sur les probabilités", 1814).

2. LES RELATIONS D'INCERTITUDE
La microphysique contemporaine nous contraint, semble-t-il, à revenir quelque peu d'un tel optimisme épistémologique. Les relations d'incertitude (Heisenberg, 1927) établissent, en effet, que si l'on veut déterminer la vitesse et la position d'un électron à un instant t, le produit des deux imprécisions ne peut jamais être inférieur à une certaine valeur (= la constante h de Planck divisée par la masse de la particule). «Si je veux gagner sur l’une, je perds sur l’autre, et réciproquement» — ce qui ne provient pas d’un indéterminisme de la réalité indépendante de notre observation. La précision absolue est ici rendue impossible, dès le principe, par la situation même d'observateur. "Notre scalpel à mesurer la nature a un tranchant de finesse limitée, mesurée par la constante de Planck", écrivait le physicien Paul Langevin. Autrement dit, beaucoup de nos lois ne peuvent être que des lois statistiques, probabilitaire.

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