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déification

déification. Alexandre le Grand est le premier Grec qui se soit fait déifier en allant au temple d’Amon-Zeus en Libye pour s’entendre déclarer fils du dieu par les prêtres. Ce ne fut là qu’un acte politique qui lui permettait, d’une part, de mieux asseoir son autorité auprès des peuples orientaux conquis en conférant un caractère divin à sa monarchie, et, d’autre part, de présenter sa conquête comme ordonnée par les dieux. C’est dans les croyances en l’origine divine de la monarchie et en la filiation divine des rois, profondément enracinées parmi leurs sujets orientaux, que les rois grecs d’Asie et d’Égypte puisèrent l’idée de la déification. Les Lagides, héritiers des pharaons et de leur culte en tant que fils d’Horus, n’ont eu que peu de mal à imposer le culte monarchique aux Égyptiens. Il en fut de même des Séleucides en Syrie, qui n’eurent de démêlés qu’avec les Juifs lorsqu’ils voulurent placer dans le temple de Jérusalem leur image à côté de l’arche de Yahveh. Pour leurs sujets grecs et macédoniens, ces princes trouvaient leur légitimité dans leur filiation avec les fondateurs des dynasties. Les Grecs eux-mêmes ont divinisé des princes, tels les Athéniens, qui instituèrent pour Démétrios Poliorcète un culte et créèrent une nouvelle tribu en son honneur. Toutefois, ce n’était jamais là à leurs yeux qu’un honneur rendu à leurs actions ou à leurs bienfaits. La déification de l’époque hellénistique n’est jamais qu’une forme de l'héroïsation de personnages historiques, tels les fondateurs de cités, comme Brasidas à Amphipolis, avec cette différence qu’on héroïsait un mort et qu’on déifiait un vivant.

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