Databac

DARLAN (FRANÇOIS)

Amiral et homme politique français, né à Nérac en 1881. Nommé chef d'état-major général de la marine (1936), puis commandant en chef des forces navales (1937), il fut ensuite ministre de la Marine, des Affaires étrangères et de l'intérieur. Chargé de la vice-présidence du Conseil dans le gouvernement de Vichy, ce dernier en fit son successeur désigné après le renvoi de Laval (1941). Une rencontre avec Hitler à Berchtesgaden déboucha sur les accords Darlan-Warlimont (21 mai 1941) qui auraient permis à l'ennemi d'utiliser en Afrique les ports et aérodromes, s'ils n'avaient été repoussés par le gouvernement de Vichy. Ce furent les premiers pas vers la collaboration. Cependant, les Allemands ayant exigé le retour de Laval, Darlan démissionna (avril 1942). Il resta néanmoins chef des armées. À Alger, où il se trouvait au moment du débarquement anglo-américain (8 nov. 1942), son autorité fut reconnue par les Américains. Mais, sans crédit auprès des gaullistes et des Anglais en raison de ses activités pro-allemandes et sans l'appui des partisans de Pétain depuis ses contacts avec l'Amérique, il multiplia le nombre des mécontents en maintenant en place les hommes et les institutions de Vichy. Il fut assassiné par le jeune monarchiste Fernand Bonnier de La Chapelle le 24 décembre 1942.

Darlan, François (Nérac 1881-Alger 1942) ; amiral français.

Fils d’un ancien ministre de la IIIe République (il conservera des liens à gauche), canonnier dans la Première Guerre mondiale, directeur du cabinet de Georges Leygues (1926-1928), D. participe activement à la réorganisation de la marine avant de commander l’escadre de l’Atlantique de 1934 à 1936, et d’être nommé chef d’état-major général de la marine en 1937. En 1939, il reçoit le titre, inhabituel en France, d’amiral de la flotte, cela afin de pouvoir parler sur un pied d’égalité avec le First Sea Lord britannique. Il commande alors en chef les forces navales françaises. Ministre des Marines marchande et militaire dans le gouvernement Pétain du 16 juin 1940, il donne ordre à la flotte de se saborder plutôt que de passer aux mains de l’ennemi. D. se trouve alors dans une situation privilégiée : de toutes les forces armées françaises, la marine est la seule à être indemne. Son anglophobie latente s’exarcèbe après l’attaque britannique contre l’escadre française mouillant à Mers-el-Kébir (3 juill. 1940) ; Pétain pense alors trouver en D. l’homme de la situation qui pourrait établir des relations confiantes avec l’Allemagne. Après la mise à l’écart de Laval en décembre 1940, Pétain en fait son dauphin et le vice-président du Conseil des ministres. N’étant prêt à sacrifier ni la flotte ni l’Empire colonial, D. propose à Hitler en mai 1941 de mettre les ports français d’Afrique à la disposition des navires allemands (Bizerte, Casablanca, Dakar). Cette offre échoue, Hitler la trouvant insuffisante et le général Weygand la combattant énergiquement. Comme D. temporise encore et manque de souplesse, les Allemands exigent son remplacement par Laval. Au retour de celui-ci au pouvoir en avril 1942, D. démissionne ; il reste cependant commandant en chef des forces françaises. À ce titre, il conclut en novembre 1942 un armistice avec les Alliés débarqués en Afrique du Nord, qu’il a rejoints pour des raisons personnelles. Il tente de s’assurer le pouvoir dans une Afrique du Nord séparée de Vichy. Il est assassiné le 25 décembre 1942 par le jeune Bonnier de la Chapelle, qui est condamné à mort et exécuté.




DARLAN, François (Nérac, 1881-Alger, 1942). Amiral et homme politique français. Commandant de la flotte (1939-1940), collaborateur et dauphin de Pétain, il prit le pouvoir en Afrique du Nord après le débarquement anglo-américain de 1942. D'abord chef d'état-major de la marine (1936) dont il fit un outil de guerre remarquable, amiral de la flotte en 1939, il ordonna, au moment de l'armistice français de 1940, la cessation des combats de la flotte alors qu'elle ne s'était pas battue et qu'elle était restée intacte. Après le renvoi de Laval du gouvernement de Vichy (décembre 1940), Darlan, qui conserva le commandement de la marine, fut nommé vice-président du Conseil avec les portefeuilles de l'intérieur et des Affaires étrangères, et successeur désigné du maréchal Pétain dont il s'affirma le fidèle serviteur. Il prôna à l'intérieur son adhésion à la Révolution nationale et une politique de collaboration avec l'Allemagne à l'extérieur (droits d'escale technique en Syrie pour les avions allemands, facilités d'intendance pour les navires à Bizerte et à Dakar). Cependant, les Allemands ayant exigé le rappel de Laval, Darlan démissionna (avril 1942) tout en gardant son poste de commandant en chef des armées. Lorsque les Américains et les Anglais débarquèrent au Maroc et en Algérie, Darlan, qui se trouvait à Alger, prit, au nom du maréchal Pétain et en accord avec les États-Unis avec lesquels il conclut un armistice, la direction d'un conseil impérial pour le regroupement des forces françaises. Il fut assassiné peu de temps après par un jeune royaliste. Voir Collaboration, Débarquement allié en Afrique du Nord, Gaulle (Charles de), Giraud (Henri), Guerre mondiale (Seconde), Rethondes (Armistice de).

Liens utiles