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daimôn

daimôn (pl. daimones). Ce mot grec qui signifie « esprit divin » est couramment interprété étymologiquement comme «celui qui alloue». Il est utilisé assez librement dans la poésie grecque pour signifier « dieu » ou « les dieux », mais en général les daimones n’avaient pas ce statut; ils n’avaient pas d’images et on ne leur rendait pas de culte, si ce n’est que la première libation se faisait en l’honneur du «bon daimôn». Le mot désigne généralement un aspect de la puissance di vine qui ne peut pas être identifié à une divinité spécifique et il est rarement utilisé pour désigner un des dieux de l’Olympe. C’est cette puissance divine qui accorde bonne ou mauvaise fortune à un homme, si bien que celui-ci peut croire que le daimôn est avec lui ou contre lui ; ainsi le mot daimôn correspondrait à peu près au destin inéluctable. Dans une phrase célèbre, Héraclite dit que le caractère d’un individu est son daimôn, affirmant par là que chacun est maître de sa destinée. Selon Hésiode, les hommes de l’âge d’or furent transformés par Zeus après leur mort en daimones, capables d’accorder la prospérité aux hommes. C’est peut-être l’origine des hommages rendus aux grands hommes et aux puissants après leur mort, comme par exemple le roi de Perse Darius, invoqué comme daimôn dans Les Perses d’Eschyle. Platon pensait que ceux qui mouraient en défendant leur patrie devaient être honorés comme daimones. La notion de daimones comme êtres intermédiaires entre les dieux et les hommes existait peut-être depuis longtemps dans les superstitions populaires, mais elle fait sa première apparition littéraire chez Platon. Ses successeurs élargirent cette notion pour inclure les daimones en tant qu’esprits mauvais, «démons».