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CRITICISME

CRITICISME. n.m. (gr. krinein « juger »). Le criticisme désigne essentiellement, en philosophie, le système que Kant a exposé dans ses différents ouvrages de critique, à commencer par la Critique de la Raison pure (1781). D’une façon générale, le criticisme consiste à examiner à quelles conditions et dans quelles limites nous avons le droit d’affirmer, et par conséquent quelle est la valeur de la connaissance humaine. La réponse se trouve dans l’examen des structures propres à l’esprit. Pour Kant, ces structures sont les formes a priori de la sensibilité, et les catégories de l’entendement qui garantissent la validité de la connaissance dans le cadre de l’expérience, mais qui, en même temps, déterminent les limites de la connaissance. Nous ne pouvons pas sortir des limites de l’expérience : la métaphysique est impossible.




criticisme, toute doctrine fondée uniquement sur la réflexion sur soi. (S'oppose au dogmatisme.) — Kant fut le promoteur du criticisme : il substitua à la question de l'origine du monde (qui était celle de la théologie et de la philosophie classique), celle du fondement de notre connaissance. Toute philosophie qui, au lieu de vouloir connaître le monde (ce qui est l'objet de la science), analyse notre conscience du monde est une philosophie critique. On voit que le criticisme remonte à Platon et que sa vocation est d'être un idéalisme. Les philosophes critiques, après Kant, furent notamment Fichte (la philosophie critique s'oppose alors à la philosophie de la nature, de Schelling), H. Cohen (pour qui elle se réduit à une théorie logique de la connaissance), Dilthey (qui étend la réflexion critique au domaine des sciences humaines), Husserl (qui fonde la connaissance intellectuelle sur l'intuition, la critique sur la phénoménologie), Lask (qui fait la synthèse du criticisme et de la phénoménologie). [V. Kant.] CRITIQUE DE LA RAISON PURE, le plus important des ouvrages de Kant (lre édition en 1781; 2e édition, remaniée, en 1787). L'auteur énonce un nouveau programme philosophique, qui est encore, aujourd'hui, celui de la philosophie moderne : la philosophie n'a pas, comme la science, à nous faire connaître le monde; elle doit nous révéler le fondement de la science dans l'esprit humain. L'ouvrage se partage : en « esthétique transcendantale », ou théorie des intuitions (espace et temps) ; en « analytique transcendantale », ou théorie des concepts et des formes de notre connaissance du monde; et en « dialectique transcendantale », ou théorie de ce que nous ne pouvons pas connaître (la totalité du monde, l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu). La Critique définit donc la source, les formes et les limites de toute connaissance humaine en général.

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